Du 18/04/2023 Au 18/04/2023

Gouverner le « progrès » et ses dégâts (1810-2022). Histoire et sciences sociales-La mise en économie de la « misère du monde »

Les formes de gouvernement des rapports entre technosciences, environnement, industrie, risque et société, à l’œuvre depuis les deux derniers siècles, font apparaître des tensions majeures. Celles-ci sont de trois ordres. D’abord entre fait libéral (l’autonomie croissante des individus) et fait politique, entre phénomènes d’individualisation et nécessités de solutions collectives. Ensuite, entre logiques de marchés et logiques de régulation, entre liberté d’entreprendre et d’innover et importance des contrôles politiques. Enfin, entre bénéfices et dégâts du progrès, entre promesses sanitaires, environnementales et sociétales et leurs conséquences négatives. En d’autres termes, on observe une triple tension entre sociétés et individus, économie et politique, innovation et « précaution ».

Le but de ce séminaire est d’aborder ces questions à partir d’objets, de périodes et d’échelles différentes, de déplier, éclater ou approfondir nos catégories (controverses, risques, progrès, modernité réflexive, économicisation, co-production, résilience…), de considérer autant les espaces nationaux que les acteurs globaux et leurs modes de gouvernement, autant les savoirs, expertises et dispositifs de gouvernement mobilisés que les flux de matière, de capitaux, d’énergie, de marchandises, de déchets et toxiques effectivement déployés. Les séances croisent en général deux perspectives, l’une historienne, l’autre sur le contemporain. Nous visons à animer un collectif intellectuel croisant l’histoire des sciences et des techniques, les études sociales des sciences et STS, l’histoire de la santé et de la biomédecine, les études des risques et des régulations ainsi que l’histoire environnementale.

18 avril 2023 : La mise en économie de la « misère du monde »

  • Axelle Brodiez-Dolino (CNRS, Centre Norbert-Elias), « Traiter la pauvreté, de 1945 à nos jours. Ce que les recompositions contemporaines des aides sociales publiques et privées nous disent de notre société »
  • Nassima Abdelghafour (IFRIS, CAK),  « Micropolitique de la pauvreté : la fragmentation épistémique et politique du monde par les essais contrôlés randomisés »

Discutant : Constantin Brissaud (ISPOLE, Université de Louvain-la-Neuve et IRISSO, Université Paris-Dauphine)

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