Directeur : Olivier Borraz
Démarrage : 2010
Laboratoire CSO
Ce projet propose l’étude du ‘design’ de la biologie synthétique, ou bio ingénierie,tant dans milieux professionnels que dans l’espace public. la biologie synthétique est une discipline émergente à laquelle on associe des risques de nature très diverse. les risques sont associés aux promesses et sont traités au sein de la production des savoirs : la biologie synthétique revendique être une discipline ‘réflexive’, notamment par l’association des sciences sociales aux projets de recherche. je propose d’étudier la construction et le gouvernement de l’ensemble composé des promesses et des risques de la biologie synthétique. Il s’agira d’enquêter sur les sphères scientifiques, politiques et industrielles telles qu’elles s’agencent autour des projets de recherche pour produire, discuter, gérer, rendre public ou garder confiné cet ensemble polarisé des risques et des promesses à travers lequel on organise et on perçoit les biotechnologies. Sont, entre autres, ici concernés les institutions académiques, le secteur militaire et sécuritaire, les entreprises (industries traditionnelles et start-ups), les États et les pouvoirs publics. Outre la question du gouvernement des risques et des promesses, je propose d’analyser la question des rapports sciences-société, de l’éthique et du rôle des sciences sociales dans la bio ingénierie. Les sciences sociales participent à cette entreprise et construisent l’environnement social de la société des biotechnologies. Elles diagnostiquent les précédents échecs d’innovation restés socialement inacceptables, elles proposent de nouveaux modes de relations entre sciences et société, elles s”embarquent’ aux côtés des scientifiques et construisent de nouvelles ontologies du social. Ce nouveau positionnement des SHS détermine une nouvelle orientation au problème du gouvernement : les nouvelles technologies construites par les bio ingénieur, les ‘nouvelles sociétés’ et ‘nouvelles vies bonnes’ construites par les sociologies ‘embarquées’ reconfigurent ensemble radicalement les questions politiques et éthiques. Nous étudierons la collaboration des sciences sociales dans l’entreprise bio ingénieur, mais également la place et l’expression de la société civile ainsi que le rôle et le poids des contre-expertises.