Directeur : Patrice Bourdelais et Luc Berlivet
Démarrage : 2010
Laboratoire CERMES3
Initialement intitulée « L’intelligence épidémiologique », cette enquête historique veut montrer comment le vaccin, un objet pour le moins complexe, s’est trouvé routinisé par une science, l’épidémiologie, qui a connu d’importantes transformations entre les années 1940 et 1990. Alors que le cœur innovant de la discipline négligeait les maladies infectieuses au profit des maladies chroniques auxquelles furent associées les avancées théoriques et méthodologiques les plus manifestes, et que les réussites prophylactiques laissaient s’installer l’idée d’une disparition du phénomène épidémique en Occident, un petit groupe d’épidémiologistes s’est employé à poursuivre l’étude et le suivi des vaccins anciens et nouveaux avec, pour résultat manifeste, jusqu’à la crise du vaccin contre l’hépatite B, la routinisation d’un objet potentiellement explosif. Cette thèse est ainsi consacrée aux différentes faces d’un travail évidemment très concret, mais aussi symbolique, qui concourt au maintien, parfois difficile, d’une routine, et qui a pour horizon l’effacement du phénomène épidémique.