Du 03/04/2019 Au 03/04/2019

Séminaire EHESS – Sociologie du machine learning

La prochaine séance du séminaire « Données, algorithmes et gouvernances : les régimes socio-techniques du numérique » se tiendra le 3 avril 2019 , de 9h à 12h, en salle AS1_08, au 54 boulevard Raspail.

Le reste du programme et informations complémentaires : https://enseignements-2018.ehess.fr/2018/ue/2660/.

Les inscriptions restent libres, n’hésitez pas à contacter : estellegirard@gmail.com ou lefevre.thomas@gmail.com.

Séminaire EHESS 2018-19
« Données, algorithmes et gouvernances : les régimes socio-techniques du numérique »

Sociologie du machine learning
3 avril 2019 
Intervenants : Dominique Boullier (EPFL), Dominique Cardon (Sciences Po, Medialab) 
Co-animation : Thomas Lefèvre (Iris, P13, ingénieur, épidémiologiste, médecin) ; Philippe Terral (creSco, MSH-T, sociologue) ; Bilel Benbouzid (Lisis, IFRIS, U-PEM, sociologue, ingénieur) – lefevre.thomas@gmail.com (inscription libre).
Dominique Boullier est professeur des universités en sociologie, spécialiste des usages du numérique et des technologies cognitives, chercheur senior au Digital Humanities Institute de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Dominique Boullier a mis en place durant l’année 2015 à la Fondation Maison des Sciences de l’Homme un séminaire sur les « sciences humaines et sociales troisième génération »: l’invention de la société puis de l’opinion doivent être complétées par l’invention d’une théorie des répliques (ou vibrations en anglais) capables de traiter les traces innombrables désormais collectées sur les plates-formes du web. En comparant l’époque de Durkheim et le triomphe des statistiques pour penser « la Société » (première génération) avec celle de Gallup et le lancement des sondages pour produire « l’Opinion publique » (seconde génération), D. Boullier invite à produire une nouvelle convention pour la réinvention d’autres sciences sociales, qui complètent les précédentes. Dans la continuité de cette réflexion, qui a beaucoup été discutée ces dernières années, il viendra présenter ses recherches plus récentes sur la manière dont les sciences sociales ont un rôle à jouer dans le processus d’apprentissage machine, rôle trop souvent ignoré par les Machine Learners. Dans cette présentation il montrera comment les sciences sociales doivent apprendre à évaluer l’échelle de complexité des problèmes qu’elles posent pour être en capacité d’exploiter les méthodes du Machine learning  ou, a minima, pour rendre leurs énoncés plus robustes.

Dominique Cardon est directeur du Médialab de Sciences Po. Il a été chercheur au Laboratoire des usages (SENSE) d’Orange Labs et professeur associé à l’Université Paris Est/LATTS. Depuis 2010, ses travaux proposent de conduire une analyse sociologique des algorithmes du web et des big data visant à comprendre à la fois la forme interne des calculs et le monde que les calculateurs projettent sur nos sociétés. Dans cette présentation, il présentera ses recherches sur les réseaux de neurones (deep learning). Il montrera comment, dans l’histoire tumultueuse de l’IA, les techniques d’apprentissage utilisant des réseaux de neurones – que l’on qualifie de “connexionnistes” – ont longtemps été moquées et ostracisées par le courant dit “symbolique”. D. Cardon propose de retracer l’histoire de l’Intelligence artificielle au prisme de la tension entre ces deux approches, symbolique et connexionniste. Dans une perspective d’histoire sociale des sciences et des techniques, il mettra en évidence la manière dont les chercheurs, s’appuyant sur l’arrivée de données massives et la démultiplication des capacités de calcul, ont entrepris de reformuler le projet de l’IA symbolique en renouant avec l’esprit des machines adaptatives et inductives de l’époque de la cybernétique.

Venez nombreux, venez curieux !

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