Du 16/12/2020 Au 16/12/2020

[Soutenance de Thèse] Lidia Chavinskaia (LISIS) – 16/12/20 à 14 h – en ligne

“La vache globale. La génétique quantitative dans la globalisation de la sélection bovine”

et co-dirigée par Pierre-Benoît Joly (sociologue, DR INRAE, UMR LISIS) et Vincent Ducrocq (généticien, DR INRAE, UMR GABI).

La soutenance aura lieu dans un espace virtuel

le mercredi 16 décembre 2020 à 14h00

en présence des membres du jury:

– Élise DEMEULENAERE, Chargée de recherche, CNRS, Centre Alexandre Koyré (rapporteure)

– Vincent DUCROCQ, Directeur de recherche, INRAE, UMR GABI (co-directeur)

– Frédéric GOULET, Chercheur, CIRAD, UMR Innovation (rapporteur)

– Pierre-Benoît JOLY, Directeur de recherche, INRAE, UMR LISIS (directeur)

– Julie LABATUT, Chargée de recherche, INRAE, UMR AGIR

– Catherine PARADEISE, Professeure émérite, Université Paris-Est

– Etienne VERRIER, Professeur, AgroParisTech

Vous trouverez le résumé de la thèse ci-dessous.

La vache globale

La génétique quantitative dans la globalisation de la sélection bovine

 

Résumé

Cette thèse interdisciplinaire traite la question de la globalisation au travers des organismes vivants impliqués dans les organisations sociotechniques industrielles. La vache, animal qui évolue aux côtés des humains depuis le Néolithique, est porteuse de valeurs et d’enjeux économiques, politiques, culturels et technologiques constitutifs de notre société. La race Holstein, incarnation de l’animal ‘moderne’ par excellence, tel un mix de nature, culture et technoscience, est devenue symbolique de la globalisation dans le monde animal. Présente dans 130 pays et adoptée par de nombreux imaginaires culturels, elle pose néanmoins question des limites biologiques de la globalisation industrielle et marchande. En suivant les acteurs de la sélection bovine au niveau international, la thèse porte un double regard sur cette question depuis le champ des STS (Science and Technology Studies) d’une part et depuis la discipline de la génétique animale d’autre part. Représentés par les scientifiques généticiens, les gènes bovins apparaissent pleinement comme acteurs des processus globalisants inhérents à notre ‘modernité’ technoscientifique. Leurs circulations (ré)agencent des liens invisibles mais non moins constructifs du monde global. Les interactions entre les gènes et leur environnement produisent des effets qui vont bien au-delà des limites physiques du corps animal et façonnent le paysage mondial de la sélection et des productions animales. Les tensions qui s’accentuent entre les acteurs scientifiques et marchands, entre les théories et les pratiques, entre les pays dits développés et ceux en développement appellent à porter un regard différent sur les activités industrielles impliquant les organismes vivants. Ce regard holistique est porté ici au travers de l’unité entre l’animal et son milieu qui dépasse le système de production stricto sensu. La notion d’interaction génotype-milieu issue de la génétique, amenée à l’existence par ses méthodes statistiques et mise en politique dans la globalisation de la sélection bovine permet de rendre compte du lien intrinsèque et complexe entre la vie biologique et la vie sociale.

Mots-clés

Génétique animale, génétique quantitative, sociologie des sciences, STS, globalisation du vivant, agencement socio-bio-technique, assemblage global, quantification du vivant, commensuration, interaction génotype-milieu, Afrique du Sud, Interbull, interdisciplinarité

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