L’hôpital est-il condamné à aller mal ?
Dégradation des conditions de travail, pression budgétaire permanente, course à la rentabilité… C’est pour dénoncer les dérives du secteur public hospitalier que l’ensemble de ses personnels est appelé à se mettre en grève demain. Une journée d’action nationale, qui devrait être très suivie. De nombreuses organisations ont rejoint le mouvement, dans un contexte très tendu, marqué par le suicide, l’été dernier, de cinq infirmiers.
L’hôpital public a pourtant fait l’objet d’efforts ces dernières années, si l’on en croit la ministre de la Santé. Depuis 2012, explique Marisol Touraine, le secteur hospitalier compte 31 000 soignants de plus, des médecins, des aides-soignants et une majorité d’infirmiers. Lesquels ont par ailleurs bénéficié d’une revalorisation de leur point d’indice, qui sert à calculer leur salaire. Sauf que dans le même temps, l’hôpital public est soumis à un programme d’économies conséquentes : 3 milliards et demie d’euros sur 3 ans. Pour les syndicats, ce que le gouvernement donne d’une main, il le reprend de l’autre. Et cela fait des années que cela dure.
Intervenants
- Pierre-André JUVEN : sociologue de l’innovation de l’École des Mines de Paris
- Olivier Véran : neurologue hospitalier, président de la mission sur le financement des hôpitaux, conseiller régional Auvergne-Rhône-Alpes
- Virginie SEGUIN : infirmière, syndiquée à la SNPI
- Thomas Sannié : représentant des usagers de la santé au sein de l’APHP
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