Journée d’étude « Réseaux et infrastructures de surveillance de l’environnement Techniques, données et politiques » organisée par SorayaBoudia (CERMES3/Université ParisCité) et
Nestor Herran (OSU Ecce Terra/Sorbonne Université) aura lieu
le Jeudi 23/06/2022 à partir de 9h15
à Université Paris Cité
45 rue des Saints-Pères – 75006 Paris
Inscription obligatoire : lien au formulaire
L’objectif de cette journée d’études est d’analyser les enjeux, les dynamiques et les tensions à l’œuvre dans la genèse, le déploiement et le fonctionnement des réseaux et infrastructures de surveillance de l’environnement.
Présentation
Les réseaux et infrastructures de surveillance de l’environnement – du climat, de la
biodiversité ou des écosystèmes – ont acquis une place croissante dans le régime
de production de savoirs contemporains. Leur développement débute dès la
première moitié du XIXe siècle avec la mise en place de réseaux d’observation
géomagnétique et météorologique, puis l’essor de technologies exploratoires
comme le sonar ou le radar étendent les capacités et le champ de l’observation à
distance. La deuxième moitié du XXème siècle connait un essor important de ces
réseaux d’observation et d’étude avec la naissance de nouvelles techniques, du
satellite à l’ordinateur, permettant une collecte et un traitement de données à une
échelle encore inconnue. Centrés sur la collecte massive de données, orientés
vers la prédiction et l’anticipation de perturbations de l’environnement dans le
cadre de régimes d’expertise, ces réseaux et infrastructures de monitoring et de
surveillance de l’environnement sont à l’origine d’alertes, de diagnostics établis
aujourd’hui sur l’état de la planète et de visions d’ensemble qui en découlent,
comme celles de l’anthropocène ou de la « grande accélération ».
L’objectif de cette journée d’étude est d’analyser les enjeux, les dynamiques et les
tensions à l’œuvre dans la genèse, le déploiement et le fonctionnement de ces
réseaux et infrastructures. En croisant différents cas d’étude, il s’agit de revenir
sur les différentes raisons qui ont présidés à leur développement, le type
d’acteurs qui les ont portés, les logiques épistémiques et champs disciplinaires en
présence ainsi que leurs usages, fonctionnement et maintenance. Une attention
particulière sera accordée à ce qui est au cœur de l’activité de ces infrastructures
de surveillance de l’environnement : les données. Comment ces données sontelles collectées, mises en forme et mises en circulation ? Comment contribuent-elles à définir des problèmes comme ceux des risques et des catastrophes et à
façonner l’élaboration de l’action publique les concernant ? Nous chercherons
enfin à rendre compte des tensions à l’œuvre dans le fonctionnement de ces
infrastructures et autour des résultats qu’elles produisent. Pour cela, nous nous
intéresserons en particulier aux agendas politiques dans lesquels s’inscrit leur
développement, aux débats sur la pertinence de leurs échelles de déploiement
(globales et locales), aux différentes représentations et réappropriations des
données qu’elles produisent ainsi qu’aux interactions auxquelles elles donnent lieu
entre institutions scientifiques, décideurs politiques et collectifs citoyens.
Cette journée d’étude a pour objectif de ressembler des chercheurs et des
chercheuses de différents champs disciplinaires et d’ouvrir un dialogue qui sera
appelé à se poursuivre. Elle est organisée autour de trois sessions et une table
ronde.