Le Cermes3 rassemble sociologues, historiens, économistes et anthropologues pour développer des travaux de recherches portant sur les transformations récentes des rapports entre médecine, science, santé, santé mentale et société.
Les chercheurs du Cermes3 travaillent sur des objets divers – dynamiques d’innovation pharmaceutique, pratiques cliniques en cancérologie, histoire de la psychiatrie, prise en charge des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer, addictions ou encore prise en charge et politique du handicap – mais leurs recherches partent toutes de l’hypothèse qu’une nouvelle configuration des rapports médecine, sciences et société prend forme depuis une vingtaine d’années.
C’est cette nouvelle configuration que le Cermes3 cherche à caractériser en interrogeant, à partir des méthodes des sciences sociales, les processus qui dessinent aujourd’hui de nouvelles relations entre acteurs du système de santé ainsi que des nouvelles hiérarchies entre les régulations professionnelles, économiques, étatiques mais aussi éthiques et morales qui le caractérisent.
Plus spécifiquement, les travaux actuellement menés au Cermes3 entrant en résonnance avec les motifs de l’IFRIS concernent :
- Les innovations dans le champ de la santé, en particulier les liens entre production des savoirs, pratiques médicales et technologies (les nouvelles pratiques d’appropriation, l’histoire du médicament, le déplacement des frontières entre interventions curatives et palliatives, etc.).
- Les redéfinitions des risques de santé et des modes de leur gestion (l’importance des prédispositions génétiques, des neurosciences, la multiplication des controverses et formes d’expertise publique).
- Les reconfigurations des dispositifs de gestion et formes d’intervention dans le cadre de la « santé globale » ou « mondialisation de la santé » à un triple niveaux :
– En termes d’acteur : par exemple l’amplification des Partenariats Public-Privé, l’effacement des organisation internationale ou le rôle des ONG
– En termes d’outils d’intervention : la montée du calcul économique (analyse coût-bénéfice) et la généralisation du système de brevet
– En termes de formes de savoirs : l’accent est mis sur les savoirs locaux (remobilisation des savoirs traditionnels) et formes d’innovation alternatives (innovation en termes de santé par et pour les pays du sud).
Une des spécificités du Cermes3 est finalement d’aborder ces recompositions de façon comparative en intégrant la problématique de la mondialisation, des rapports « Nord-Sud » et désormais aussi des rapports « Sud-Sud » (Brésil, Inde, Afrique de l’Ouest).
Institutions de rattachement : CNRS, INSERM, EHESS, Université Paris Descartes
Site internet : http://www.cermes3.cnrs.fr/