Comme hier avec le Plan Marshall, l’innovation technologique est aujourd’hui présentée comme la principale solution aux problèmes agricoles et alimentaires de notre temps. L’agriculture connectée, l’usage de drones et les biotechnologies doivent permettre d’affronter les problèmes globaux tels que le changement climatique, la sécurité alimentaire, la prévention des risques sanitaires, etc., sans affecter pour autant la compétitivité de l’agriculture. Bien que ses promoteur·rices assignent volontiers un tel rôle politique à la machine agricole, cette dernière échappe encore largement à la recherche en sciences sociales.
Le projet de recherche collectif Polma (Politiques de la machine agricole avec Sylvain Brunier pour le CSO), qui a bénéficié de financements de l’IFRIS et de la Fondation de France depuis 2018, et qui rassemble des chercheuses et des chercheurs à la croisée de l’histoire et de la sociologie. L’ambition de ce projet est de mettre à profit les outils et les méthodes de la sociologie économique, des STS et de l’histoire des sciences, de la sociologie rurale, de la sociologie et de l’histoire de l’environnement pour décaler le regard par rapport à la littérature existante sur les technologies agricoles.
Le colloque sera l’occasion de rassembler des études qui prennent pour objet les machines agricoles ou qui saisissent ces dernières à partir de problématiques connexes (foncier, travail agricole, conseil, environnement, etc.), ancrées aussi bien en sociologie économique, que dans les STS, l’histoire des sciences, la sociologie rurale ou l’histoire et la sociologie de l’environnement. Cette pluralité d’approches permettra d’engager une réflexion générale sur le rôle donné aux machines dans les politiques de transition agroécologique, qu’elles soient portées par des organisations productives (coopératives, industries agro-alimentaires, négoces) ou par des politiques publiques (agricoles, mais aussi industrielles et environnementales).
Le colloque s’organisera autour de trois principaux axes de réflexion :
Le premier axe, historique, invite les contributions à dénaturaliser la formidable motorisation agricole de l’après 1945, à lui retirer son caractère de nécessité technique et économique évidente.
Le deuxième s’intéresse aux politiques contemporaines de l’innovation agricole et à leur mise en œuvre.
Le troisième axe de réflexion porte sur l’économie des machines agricoles et les transformations du travail en agriculture qu’entraîne une mécanisation croissante des exploitations.
- Programme (PDF – 645 ko)
- Lien d’inscription (avant le 8 juin) – Il n’y aura aucune visioconférence pour ce colloque
- Lieu : Université Paris Dauphine, Place du Maréchal de Lattre de Tassigny – 75016 Paris
Le 16 juin : salle A709 – le 17 juin : salle Raymond Aron