Le laboratoire LISIS, en collaboration avec le centre Alexandre Koyré, vous invitent à une journée d’étude sur les nouvelles intermédiations de co-recherche.
Programme complet sur https://fr.wikiversity.org/wiki/Recherche:Journée_d’étude_—_Nouvelles_intermédiations_dans_les_dispositifs_de_co-recherche
Cette journée s’inscrit dans un travail transdisciplinaire débuté depuis plusieurs années afin de mieux comprendre l’institutionnalisation de partenariats entre organisations du tiers secteur et établissements d’enseignement supérieur et de recherche dans des dispositifs de co-recherche. Elle a pour objectifs de répondre aux questions suivantes :
- Nouvelles fonctions et nouveaux métiers : légitimité et reconnaissance
- Quel rôle pour le tiers secteur ?
L’enjeu est de discuter les cadres d’analyse de ces co-recherches et d’équiper les acteurs pour la fabrique de lien.
L’institutionnalisation des partenariats de co-recherche résulte d’une double dynamique initiée par des acteurs émergents (groupes concernés, mouvements du libre, open source,…) et de l’économie sociale et solidaire (éducation populaire, innovation sociale….), puis relayée par les établissements publics d’enseignement supérieur et de recherche autour de concepts normatifs tels que les « sciences en société », open science, recherches participatives, …sans oublier l’utilisation des savoirs de contributeurs bénévoles (bird watchers, collecteurs de tiques…). Cette institutionnalisation se traduit dans des politiques publiques. Pour refléter cette double dynamique, nous nommons co-recherches, toutes ces activités qui impliquent des acteurs du tiers secteur[Notes 1] et des chercheurs académiques. Ces acteurs se mettent ensemble pour résoudre un problème mal ou non pris en charge par le marché ou les pouvoirs publics (Barré, 2020). Il s’agit alors de produire et utiliser des connaissances dans des situations incertaines et sujettes à controverses (Loconto, 2021). Ces connaissances sont variées mais elles ont toutes en commun de produire des changements : connaissances scientifiques, apprentissages organisationnels, innovations élargies dans leurs processus et leurs objectifs, normes et règles, politiques publiques, marchés, pratiques sociétales, et bien sûr l’encapacitation des acteurs (éducation populaire, université, éducation nationale).
Cette journée a été précédée de plusieurs autres journées de travail. D’une part, une série de séminaires organisés par le groupe de travail « intermédiations en recherche » de l’Alliss entre 2016 et 2018 ont fait l’objet d’un numéro thématique des Cahiers de l’action (2020). Ils ont montré que ces intermédiations jouaient un rôle crucial dans les processus de co-recherche : mise en lien et animation d’un collectif autour d’un problème commun ; traduction, capitalisation et transfert des résultats ; entrepreneuriat institutionnel…Ces activités diverses sont portées par des personnes différentes travaillant en étroite collaboration. Ces personnes partagent des valeurs sur la façon dont se font les liens entre science et société et une éthique de ce que doivent être les rapports au sein du collectif (Barré, 2020). D’autre part, un colloque organisé par l’IFRIS les 29 et 30 septembre 2019. s’est penché sur les besoins et limites actuels de l’institutionnalisation des recherches participatives : déficit d’acculturation réciproque provoquant des incompréhensions, voire de la défiance, et impactant la qualité des données recueillies et l’efficacité de la résolution des problèmes traités ; besoin d’outiller les acteurs et de structurer le champ, de reconnaitre la légitimité du tiers secteur et d’inciter les chercheurs à s’impliquer. Ces besoins et limites s’inscrivent dans un contexte de stabilisation d’un champ d’action stratégique des recherches participatives qu’il convient d’interroger (Lhoste, 2022).
1 La notion de « Tiers Secteur de la Recherche », désigne le secteur non marchand (associations, syndicats, collectivités locales), le secteur marchand à but non lucratif (économie sociale et solidaire, groupements professionnels), les organisations à but lucratif de petite taille (auto-entrepreneurs, groupements agricoles ou artisanaux) (sources Akrich et col. 2017 et recommandation du conseil scientifique du CNRS pour une stratégie de recherches participatives. 15 octobre 2021).
Inscription gratuite mais obligatoire à intermediations@umr-lisis.fr
avant le 15 septembre