Aurélien Féron

Poste

Doctorant

Institution de rattachement

Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale, société (CERMES3)

Doctorant à l’EHESS, sous la co-direction de Jean-Paul Gaudillière (Cermes3, Inserm – EHESS) et Nathalie Jas (Ritme, Inra– Univ. Paris-Sud).

Formation Doctorale « Santé, Populations et Politiques Sociales (SPPS) », EHESS.
Titulaire d’une bourse de thèse de la Région Ile de France dans le Domaine d’Intérêt Majeur Santé Environnement Toxicologie (DIM SEnT).

Thème de recherche

Science et Société dans le domaine de la santé environnementale (construction des savoirs, expertise, politiques et mobilisations publiques concernant les enjeux sanitaires et environnementaux des objets techno-industriels).

Thèse en cours

« Le problème PCB (polychlorobiphényles) des années 1960 à 2010 : enquête socio-historique sur une pollution visible, massive et durable »

Le terme de « PCB » renvoie à une famille de molécules qui ont été synthétisées massivement des années 1930 aux années 1970 et ont été utilisées majoritairement dans des appareils électriques (transformateurs et condensateurs) mais aussi dans divers produits tels que les encres, les peintures, les colles… Ils ont été largement dispersés dans l’environnement pendant ces décennies, mais ils ne s’y dégradent pas et « voyagent », de telle sorte que ces molécules sont retrouvées aujourd’hui sur toute la surface du globe, y compris dans les tissus des organismes vivants (on en retrouve notamment dans le corps humain). Or, depuis la fin des années 60, des risques pour les écosystèmes et pour la santé humaine sont dévoilés par la communauté scientifique, et des mobilisations sociales et des politiques publiques rendent ces problèmes visibles dans l’espace public, en particulier aux Etats-Unis mais en France également. Finalement, malgré les interdictions de production et de mise sur le marché dont ces molécules ont fait l’objet dans la plupart des pays industrialisés dans les années 80, les PCB posent encore problème aujourd’hui, à la fois en terme de pollution environnementale et en terme de contamination pour les êtres vivants.

L’objet de cette thèse est de mobiliser les outils de l’histoire sociale et culturelle des sciences, pour analyser la trajectoire des PCB en France entre 1960 et 2010, et reconstruire l’histoire d’une contamination qui apparaît aujourd’hui comme de plus en plus ingérable et occupe une place très spécifique dans l’histoire des pollutions industrielles, de la santé environnementale et des mobilisations publiques. La pollution chimique par les PCB comporte un intérêt majeur en tant qu’objet d’étude de la construction et des circulations d’un problème de santé environnementale : la substance concernée renvoie vers différents objets spécifiques en matière de risques environnementaux et sanitaires – Polluants Organiques Persistants (POP), carcinogène probable, perturbateur endocrinien -, et correspond en France à un problème technique et politique massif, hautement visible, qui ne semble pas avoir été résolu.

Ce travail consiste tout d’abord en la reconstruction de l’histoire des activités scientifiques, des mobilisations sociales et des politiques environnementales et sanitaires qui ont été induites par cette pollution, et doit permettre une analyse des circulations du problème entre ces différentes arènes, en étudiant les interventions des différents acteurs , leurs relations, les ressources qu’ils ont mobilisées et la façon dont ils ont reconfiguré les paramètres du problème qu’ils ont traités. L’une des questions auxquelles cette recherche se propose de répondre est la suivante : Comment les PCB sont-ils devenus un problème environnemental et sanitaire dont le seul mode de gouvernement semble désormais être celui du vivre avec ? Cette enquête socio-historique repose sur l’analyse de documents produits par les scientifiques impliqués, les collectivités locales, les associations environnementales, le parlement, les ministères concernés, les médias, l’Union Européenne ainsi que par des entretiens d’acteurs clefs ; et portera plus particulièrement sur les deux bassins les plus contaminés, celui de Seine Normandie et celui de Rhône-Méditerranée. Elle cherchera à reconstruire les évènements locaux qui ont déclenché des crises qui ont pris une ampleur nationale et ont débouché sur la mise en place, en relation directe avec l’adoption des directives européennes, de politiques publiques. Au final, on cherchera à démêler l’écheveau d’une histoire scientifique industrielle, sociale et politique complexe, aux origines de problèmes environnementaux et de santé publique devenus difficilement gérables.

Mots clés  : histoire sociale et culturelle des sciences, santé environnementale, pollution chimique, contamination, savoirs scientifiques, expertise, politiques publiques, mobilisations publiques, PCB, France.

Parcours universitaire

  • 2011 : Diplôme de Master 2 de sciences sociales de l’EHESS ; mention Santé, Populations, Politiques Sociales.
  • 2010 : Diplôme d’Ingénieur en Biosciences de l’INSA (Institut National des Sciences Appliquées) de Lyon (spécialité Biochimie et Biotechnologies).

Mémoire de Master 2

2011, Féron Aurélien, « Trajectoire d’un problème de santé environnementale, entre expertise scientifique et gestion administrative : l’alerte d’une contamination du Haut-Rhône par les PCB (1986 à 1988) ».

Publications

Communications:

  • 2012, Féron. « Trajectory of the first alert of the Rhône river PCB pollution, between scientific expertise and administrative management (1986 – 1988) ». Poster présenté lors des Rencontres scientifiques du réseau doctoral en santé publique (EHESP).
  • 2012, Féron. « Trajectoire d’une alerte de pollution du fleuve Rhône par les PCB, entre expertise scientifique et gestion administrative ». Communication lors de l’Ecole doctorale de l’IFRIS : Biosavoir, Biopouvoir, Bioéconomie.
  • 2012, Féron. « Trajectoire d’une alerte de pollution du fleuve Rhône par les PCB, entre expertise scientifique et gestion administrative ». Communication lors de la Journée d’étude Cermes3 « Comment les perturbateurs endocriniens sont-ils devenus des objets légitimes de recherche et de régulation ? »
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