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Appel à communications – Colloque « La santé à l’épreuve des crises – Temporalités, coalescence, alternatives »

La santé à l’épreuve des crises. Temporalités, coalescence, alternatives

Appel à communications – Colloque organisé par le Cermes3

3 et 4 octobre 2019

Paris

Entre contexte, évènement, et notion, la crise, au singulier ou au pluriel, semble tout à la fois caractériser des moments particuliers, des « situations critiques », de rupture et de basculement, déstabilisant des mondes organisés, au point de former comme la toile de fond historique, politique et discursive de nos sociétés actuelles. Si depuis le début des années 1970, les crises économiques se sont succédé à un rythme régulier, impactant plus ou moins les mondes de la santé, celle de 2008 semble avoir marqué un basculement par ses effets ambivalents, provoquant d’un côté et par bien des aspects, une remise en cause des modalités de protection sociale et des systèmes de santé, et apparaissant d’un autre côté, comme un accident de parcours, une « péripétie » dans une histoire qui bégaie. Au-delà du champ économique, depuis une vingtaine d’années, les crises se sont multipliées, dans les faits et les discours : crises sanitaires associées à des virus, touchant les hommes, les animaux ou l’alimentation, crises migratoires, crises humanitaires, crises écologiques et environnementales, crises démocratiques et politiques… Les crises sont ainsi devenues l’alpha et l’oméga des discours « dans un monde incertain » ; leurs fréquence, dispersion, mutabilité et incommensurabilité les rendraient indéchiffrables, autorisant aussi bien des mesures radicales que des réflexes conservatoires, ce qui, dans les deux cas, compromettrait la définition à moyen terme d’orientations ou de modèles organisationnels à performance égale, mais clairement « alternatifs ».

Le Cermes3 a choisi de centrer son nouveau projet quinquennal sur ces enjeux d’articulation entre la « crise » et la « santé », entre « les crises » et « les mondes de la santé ». Le présent colloque participe de ce projet, qui souhaite revisiter le concept polysémique de crise, tel qu’il a été mobilisé et travaillé dans les sciences humaines et sociales, en testant sa pertinence au regard de la santé. Il s’agit, d’une part, de questionner le concept : de s’interroger sur les formes temporelles qui lui sont liées, d’apprécier la manière dont il permet ou non de rendre compte des transformations actuelles, d’examiner le lien entre crise et jugement ou encore entre crise et politique. Il vise d’autre part à explorer la manière dont les diverses crises s’articulent, se rencontrent, se superposent, et produisent, par coalescence, conjonction, distorsion, réitération… des effets tangibles sur les différents mondes de la santé, qu’il s’agisse des politiques publiques, des dispositifs, des acteurs, des patients ou des pratiques sanitaires.

Des propositions de communication sont attendues autour des 5 thématiques suivantes :

1. Pratiques et organisations du soin

Les sciences sociales ont analysé la manière dont le travail médical, plus largement les pratiques de soin, et les organisations qui portent ces pratiques, ont été, depuis 40 ans, transformés par les mobilisations collectives, l’émergence des figures du patient-acteur ou du patient-expert, l’accent mis sur l’expérience, les savoirs spécifiques ou les droits des patients. Nous souhaitons, dans le cadre de ce colloque, croiser ces évolutions avec les contextes de crise(s) qui semblent provoquer un certain nombre de tensions pour les acteurs engagés dans les pratiques de soin en transformant leur environnement et conditions de travail. D’où l’intérêt d’examiner au plus près les évolutions des organisations sanitaires ou médico-sociales (formes d’organisation, diversification et éclatement, modes de régulation, place et forme de « l’hôpital », conditions de travail des professionnels…), les statuts et les rôles des personnes impliquées dans le travail de soin (« professionnalisation » des profanes versus précarisation des professionnels, brouillage des frontières et des hiérarchies professionnelles, responsabilisation ambivalente des proches aidants…), les pratiques de soins elles-mêmes (personnalisation du soin via une standardisation, développement de pratiques de soin dites « alternatives », dans les établissements sanitaires et sociaux ou en dehors…), et plus généralement, l’instrumentalisation de la notion de soin et des valeurs liées à une « société du care ».

2. Soin, santé et « crise des migrants »

Souvent référée depuis 2015 à l’augmentation massive des entrées en Europe de populations en provenance de pays déstabilisés, notamment de pays en guerre (Syrie, Afghanistan, Érythrée, etc.), l’expression « crise des migrants » s’est imposée dans le débat public, oblitérant la complexité des liens entre « santé » et « migrations ». Or, au-delà des représentations communes du phénomène, et pour peu qu’on les étudie séparément ou les unes par rapport aux autres, il apparaît bien vite que ces migrations sont de différentes durées, présentent des profils variés et obéissent à des déterminants très divers (conflits, famines, génocides, effets climatiques, etc.) à l’ère de la mondialisation. C’est ainsi que la catégorie de « migrant » recouvre à la fois des sans-papiers, des travailleurs économiques peu diplômés, des migrants par mariage, des personnes hautement qualifiés…, qui sont pourtant tous acteurs de flux transnationaux de savoirs, de pratiques et de produits. Pour explorer l’articulation entre « crise des migrants » et mondes de la santé, deux entrées apparaissent pertinentes. La première s’intéresse aux conditions d’accès aux soins et à la consommation médicale des migrants, qui peuvent certes – mais pas toujours – renvoyer aux inégalités sociales de santé, aux discriminations (ethno-raciale, sexuelle, etc.), mais aussi à des types de recours spécifiques aux soins : transfrontaliers et transnationaux, téléconsultations, etc. La seconde entrée concerne les migrants professionnels de santé et leurs conditions d’exercice ; elle invite à s’interroger sur les formations professionnelles, les mobilités spatiales et les trajectoires sociales de praticiens étrangers et d’autres corps professionnels (infirmiers, aides-soignants…), sur la place et la politique des professionnels de santé étrangers dans la gestion à l’hôpital et les organisations du soin, enfin, sur les savoirs thérapeutiques non biomédicaux véhiculés par des migrants professionnels.

3. Systèmes de protection sociale, dans les nords et les suds

La crise de l’État-providence telle qu’annoncée dans les années 1970 ne cesse de faire parler d’elle, au point de faire douter de la pertinence du concept de crise pour décrire la fragilité d’un type d’organisation visant à mutualiser et socialiser les risques. Alors que certaines analyses pointent du doigt un rétrécissement du champ d’intervention de la puissance publique en matière de protection sociale, d’autres soulignent a contrario non pas un retrait mais une recomposition du paysage (poids grandissant des acteurs privés) et du financement de la protection sociale, qui conférerait un nouveau rôle à l’Etat, celui de stratège. Il n’en reste pas moins que la maîtrise de plus en plus resserrée des dépenses sociales, notamment de santé, crée des situations d’extrême tension, qui impactent de plus en plus les conditions de travail des professionnels de la santé. Comment analyser la situation actuelle de l’hôpital public ou encore les craintes nées de l’augmentation des prix des innovations thérapeutiques ? Ne sont-elles que les répliques de « crises » ininterrompues depuis plus de quarante ans ou bien marquent-elles une remise en cause plus profonde du modèle développé après guerre et qui coûterait « un pognon de dingue »? Privatisation, néolibéralisation, marchandisation, cette partie du colloque permettra de clarifier la place et la portée opératoire de ces concepts dans  les sciences humaines et sociales mais aussi pour les acteurs, dans les Nords comme dans Suds. Comme l’indiquent les débats au sein de la santé globale sur la « couverture santé universelle », la prise en charge des maladies chroniques, la définition des « paniers de soins » garantis ou l’accès aux médicaments, le grand partage entre des pays « à revenu élevé » gérant l’affluence et des pays « à revenu faible ou moyen » gérant la pénurie perd de sa pertinence.

4. Santé, environnement, crise écologique

Gérer les pollutions ou sauver la planète ? Si les enjeux de santé environnementale figurent depuis les années 80 en bonne place des questions sanitaires, en particulier du fait des interrogations et controverses publiques concernant les effets des expositions récurrentes aux contaminants chimiques, les termes dans lesquels sont, depuis une décennie, réfléchis les liens entre environnement et santé ont été significativement déplacés par la mise à l’agenda du problème des perturbateurs endocriniens d’une part, des impacts massifs et multiples du changement climatique d’autre part. Dans les deux cas, parce qu’il s’agit d’effets systémiques difficilement maîtrisables, potentiellement responsables de changements épidémiologiques de grande ampleur, la notion de crise est omniprésente. Selon que l’on opère dans le champ de l’environnement ou dans celui de la santé, celle-ci recouvre toutefois des diagnostics, des modes de régulation et des formes d’intervention très différentes. Penser l’articulation de ces perspectives, les processus qu’elles mettent en avant est un enjeu d’autant plus important pour les sciences sociales de la santé que cela suppose d’introduire des formes de décloisonnement vis-à-vis des études environnementales.

5. Productions des savoirs, formes d’expertise, crise de l’objectivité

Politique de l’ignorance, fabrication du doute, undone science : la critique des modes de production des savoirs mobilisés pour objectiver… ou au contraire minimiser, voire tout bonnement nier l’existence d’un problème est constitutive de nombreux débats publics contemporains relatifs aux questions de santé. Les modes de définition des priorités de la recherche biomédicale et plus fondamentalement de la préférence (voire de l’exclusivité) accordée à certaines approches de la maladie au détriment des conceptions extra-occidentales ou tout simplement hétérodoxes font désormais l’objet de vifs débats. Cependant les principales contestations visent les processus d’expertise, entendus au sens large. Un aspect transversal à toutes ces critiques renvoie à ce que l’on est tenté d’appeler la « crise de l’objectivité ». En dépit de toutes les difficultés qu’il a posées depuis son apparition au dix-neuvième siècle (ne serait-ce que du fait de son caractère inatteignable…), l’impératif d’objectivité demeure l’une des principales normes sociales structurant la production de savoirs scientifique et, par extension, l’expertise publique. Jusqu’ici du moins, ni l’injonction de mettre à distance les intérêts et passions susceptibles de biaiser le jugement, ni la valorisation des instruments de mesure et des analyses statistiques au détriment de l’évaluation subjective des réalités sensibles n’ont polarisé l’attention. La plupart des critiques se concentrent plutôt sur les deux aspects complémentaires d’un même problème : la porosité des institutions scientifiques et a fortiori des dispositifs d’expertise face aux menées des intérêts organisés de type économique ou politique ; leur incapacité symétrique à faire toute leur place aux revendications et suggestions des représentants de causes pourtant (presque) unanimement jugées légitimes – associations de patients, d’usagers, de riverains, etc. Il nous semble que les différents aspects de cette crise larvée (sans doute en partie au moins du fait de l’absence d’alternative clairement définie et publiquement défendue) mériteraient d’être analysés en détail.

Les propositions de communication sont attendues pour le 30 avril. Elles devront contenir un titre, les coordonnées de l’auteur et le résumé de la communication proposée (1 page tout au plus). Les propositions doivent être envoyées à l’adresse : myriam.winance@cnrs.fr

Conférencier.ère.s invité.e.s ayant confirmé leur participation :

  • Bruno Théret, CNRS, Iris-université Paris-Dauphine
  • Michel Marguairaz, Université  Paris 1-Panthéon-Sorbonne
  • Sara Aguiton, CNRS, Centre Alexandre Koyré
  • Sheila Jasanoff, Harvard Kennedy School

Comité d’organisation :

  • Luc Berlivet, CNRS
  • Maurice Cassier, CNRS
  • Pierre-André Juven, CNRS
  • Jean-Paul Gaudillière, Inserm
  • Vincent Viet, Ministère des affaires sociales et de la santé
  • Simeng Wang, CNRS
  • Myriam Winance, Inserm

Programme

Parution de l’ouvrage « Gouverner un monde toxique » de Soraya Boudia et Nathalie Jas

Sols saturés de métaux lourds, résidus des pesticides ou de plastique dans l’air, l’eau, les aliments et les corps, augmentation des pathologies environnementales, multiplication des zones polluées où la vie est très altérée… Nombreux sont les signes que nous ne vivons plus dans un monde simplement contaminé par des substances chimiques mais dans un monde devenu toxique à bien des égards, qui affecte nos vies, et de manière encore plus disproportionnée celle des populations socialement défavorisées.

Cet ouvrage retrace les transformations économiques et politiques qui, depuis 1945, ont conduit à cette généralisation de pollutions chimiques devenues aujourd’hui irréversibles, contribuant dans bien des lieux à façonner des environnements durablement dangereux. Il analyse les modes de gouvernement des substances chimiques dangereuses et leurs effets délétères qui, aujourd’hui, s’imbriquent et se superposent dans les politiques nationales et internationales. Chemin faisant, cet ouvrage éclaire les ressorts qui ont permis l’essor du capitalisme alors même que ses capacités destructrices se développaient.

https://www.quae.com/produit/1557/9782759229475/gouverner-un-monde-toxique

Formation Atelier aux usages du CorTexT Manager Le 15-16-17 Avril 2019 – FORMATION « CORTEXT MANAGER »

CorText : La Plateforme Digitale du LISIS
http://www.cortext.fr/

Formation?Atelier aux usages du CorTexT Manager
Le 15-16-17 Avril 2019 – FORMATION « CORTEXT MANAGER »

Formation ouverte à tous les membres de l’IFRIS

Adresse : LISIS & IFRIS – Bâtiment A. Camus, 2 allée Jean Renoir, Noisy-le-Grand

Contact: Marc.barbier@inra.fr
Inscription : lynda.silva@u-pem.fr

Nous vous attendons le Lundi 15 Avril 2019 à partir de 09 :30 pour un café
démarrage à 10 :00

Contexte. La plate?forme numérique CorTexT combine plusieurs compétences scientifiques et techniques: le traitement du langage naturel, l’extraction d’information, la gestion des connaissances, l’analyse des réseaux complexes, la scientométrie, la conception de solution informatique de traitement de données. Outils et logiciels, conçus et développés au sein de la plate?forme, sont mis à la disposition des chercheurs via un service Web. La plateforme CorTexT a développé un projet phare avec CorTexT Manager pour répondre à certains besoins de chercheurs menant des études empiriques dans les domaines des études sociales de la science. CorTexT Manager est un instrument pour conduire ces études et son usage nécessite au départ un appui méthodologique, de construction de jeux de données et d’analyse avec des fonctionnalités de visualisation des données.

Invitation. La plateforme Cortext vous a retenue pour participer à la Formation?Atelier le 15-16-17 Avril 2019 (début à 10:00 et fin à 18:00 chaque jour ; repas fournis sur place). Cette Formation?Atelier sera l’occasion d’utiliser l’interface de CorTexT Manager.

Objectif de la Formation-Atelier. La nouvelle interface CorTexT Manager V2 offre un large éventail d’outils et de méthodes: Statistique / analyse exploratoire de données, outils d’analyse textuels, la Cartographie scientométrique, la cartographie hétérogène et l’analyse structurale des réseaux, l’analyse des séries temporelles. La plate?forme vous propose ainsi : de découvrir et de vous familiariser avec certains des modules de collecte et d’analyse de données hétérogènes issues des sources variées, et de les mettre en œuvre sur des jeux de données qui sont les vôtres ou qui vous seront apportés.

Pré-requis. Pour la réussite de cette opération, il est nécessaire de réunir un nombre limité de participants (maximum une quinzaine), aussi, en fonction des engagements à participer la Plateforme CorText donnera la priorité aux chercheurs qui n’ont pas déjà pu bénéficier formation. Bien entendu cette initiative sera renouvelée. Il est demandé aux participants de venir avec une courte présentation de leur projet ou de leurs intentions et éventuellement un sujet à traiter avec possiblement un jeu de données.

J’en profite pour vous rappeler que vous êtes les bienvenu(e)s pour présenter vos projets, vos idées, vos envies. Prendre contact à : servicelab@cortext.fr

Marc Barbier – Directeur de CorTexT ? Plateforme Digitale développée par l’Equipe CorTexT-Lab de l’UMR LISIS pour l’IFRIS et le LABEX SITES

Programme

Jour 1 – 15 Avril 2019  (repas fourni sur place)
09:30 Accueil avec un café
10:00 Lancement

Tour de table : Présentation des participants de leurs projets et intentions
Présentation du programme de la formation
Présentation de la plateforme CorTexT
Introduction aux usages des scripts d’analyse textuelle

Formation de groupe de travail
 
14:00 – 18 :00 Alternance d’Exposés et d’activités pratiques et de  discussion sur les trois phases essentielles de la prise en main de CorTexT Manager
La Collecte des données
. Présentation des sources de données, leurs interfaces et les options
. Stratégies de recherche de données et de délinéation de corpus
. L’extraction des données, formats de données, transformation de données.
L’analyse des données
. Exploration de données en utilisant un module de statistiques descriptives. Description des séries temporelles, leur définition et leur utilisation.
. Analyse des données textuelles. Champs textuels dans les sources de données. Principes et étapes de base de l’extraction de termes. Indexation automatisée de données textuelles, lemmatisation et le filtrage statistique.
La Visualisation de graphes
. Cartographie des réseaux hétérogènes. Dynamique des réseaux socio?sémantiques. Description méso-scopique de données, clusterisation et détection des communautés.

Jour 2 – 16 Avril 2019  (10:00 -18:00) (Repas fourni sur place)

Atelier pratique avec assistance: reprise des acquis de la veille, remobilisés sur une question et un corpus ou des corpus portés par chaque usager, travail par petit groupe

Etape 1. La préparation de corpus : mise en œuvre et partage sur les difficultés, et discussion
Etape 2. Analyse des données : mise en œuvre et partage sur les difficultés, et discussion

Jour 3 – 17 Avril 2019 (10:00 -18:00) (repas fourni sur place)

Matin : Atelier pratique avec assistance: reprise des acquis de la veille, remobilisés sur une question et un corpus ou des corpus portés par chaque usager, travail par petit groupe

Après-midi : Atelier présentation et discussion des résultats :

Etape 3. Présentation des résultats
Etape 4. Discussion sur les rendus et leurs sens par rapport au projet de connaissance des usagers

Discussion générale et retour d’expérience sur la journée.

Parution de l’ouvrage « Toxiques légaux – Comment les firmes chimiques ont mis la main sur le contrôle de leurs produits » de Henri Boullier

Depuis les années 1960, d’ambitieux dispositifs réglementaires promettent de contrôler les produits chimiques auxquels nous sommes exposés quotidiennement. Pourtant, les rares « interdictions » prononcées sont systématiquement assorties de dérogations permettant de continuer à les utiliser. Pourquoi les États semblent-ils incapables de prononcer des décisions fermes ? Comment la commercialisation de substances toxiques est-elle devenue « légale » ?

Ce livre montre comment les grandes entreprises chimiques ont inscrit dans le droit l’impossibilité d’interdire leurs molécules, si toxiques soient-elles. Depuis 2006, le règlement REACH encadre leur commercialisation en Europe. Ce texte promettait de résoudre la méconnaissance des effets de dizaines de milliers de substances présentes sur le marché et d’améliorer leur contrôle. Finalement, les entreprises sont au cœur de la fabrique de l’expertise et les agences publiques se retrouvent à évaluer les risques de produits pour lesquels elles n’ont aucune donnée solide. En suivant la trajectoire de trois molécules dangereuses – un sel métallique, un solvant et un plastifiant –, l’enquête de l’auteur montre comment REACH organise leur maintien sur le marché.

L’histoire retracée dans ce livre est caractéristique de la manière dont certaines grandes réformes contemporaines masquent en fait un désengagement de l’État sans précédent. L’expertise est externalisée, les données fournies sont insuffisantes, les procédures dérogatoires multiples. Les firmes maîtrisent, plus que jamais, les ressorts de cette bureaucratie industrielle.

https://editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Toxiques_l__gaux-9782707199713.html

Séminaire exceptionnel de Arie Rip sur « Past, present and promises of STS » – Le 13 février de 17h00 à 19h00

Bonjour à tous,

Arie Rip donnera un séminaire exceptionnel sur le thème : « Past, present and promises of STS »

Ce mercredi 13 février de 17h00 à 19h00 dans la salle de séminaire du LISIS (RER A Noisy-Champs)

Venez nombreux !

Arie Rip is Professor of Philosophy of Science and Technology in the School of Management and Governance of the University of Twente. He is a key figure in the Centre for Studies of Science, Technology and Society. The Centre comprises studies of new technology and users, long-term developments of technology and the consumer society, technology assessment, in particular constructive technology assessment of nanotechnology, foresight as a science and technology policy instrument, national systems of research and innovation and their evolution.

Se rendre au LISIS

Les bureaux du LISIS se trouvent à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée, bâtiment Camus au 2 allée Jean Renoir – 93160 Noisy-le-Grand

En RER

  • 25 min depuis Châtelet-Les-Halles en direction de Marne-la-Vallée-Chessy. Descendre en queue de train.
  • 25 min depuis Marne-la-Vallée-Chessy en direction de Cergy-Poissy-St Germain en Laye. Descendre en tête de train.

Le bâtiment se trouve à la sortie du RER.

[Pour Information] [CEPED] Offre D’emploi : Coordination du programme de recherches : migrations climatiques et systèmes de santé en Haïti et au Bangladesh

Chargé-e de la coordination du programme de recherche CLIMHB :
migrations climatiques et systèmes de santé en Haïti et au Bangladesh

Présentation du projet

L’Agence Nationale de Recherche (ANR) a coordonné l’appel présidentiel lancé aux chercheurs internationaux afin de développer des connaissances sur le changement climatique. L’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) a appuyé un chercheur (V. Ridde) a proposer un projet innovant concernant la relation, encore peu étudiée, entre les changements climatiques, la migration internationale et les systèmes de santé. Le projet a été développé avec des partenaires de l’IRD dans deux des pays du monde les plus concernés par les changements climatiques (Haïti et Bengladesh) ainsi que des équipes de recherches en Europe (Heidelberg en Allemagne) et aux États-Unis d’Amérique (University of California).

Le titre du projet est : Climate Change, Migrations and Health Systems Resilience in Haiti and Bangladesh (ClimHB). Il concerne la problématique des migrants climatiques, ou dans le cas présent, des personnes touchées par des événements climatiques et contraintes de se déplacer à l’intérieur de leur propre pays. Le projet a été pensé et formulé en collaboration avec deux institutions de recherche de renommée internationale que sont pour Haïti the Higher School of Infotronics of Haïti et pour le Bangladesh the School of Public Health, BRAC University.

Description du poste

Mission

Coordination des activités du programme ClimHB, sous la supervision du responsable scientifique du projet, et en collaboration étroite avec le personnel administratif et les autres chercheurs du projet et les équipes de recherche dans les deux pays. Chaque pays disposera d’une personne responsable de la coordination des activités scientifiques.

Activités

• Coordination scientifique et administrative du projet et soutien aux équipes pays
• Soutien à la coordination et l’analyse des enquêtes quantitatives et qualitatives avec les responsables des recherches dans les pays (proposition d’outils de collecte de données ; soutien au développement des enquêtes ; suivi et soutien à la mise en oeuvre des collectes et analyses des données ; etc.)
• Veille et animation scientifique sur la migration climatique et les systèmes de santé
• Réalisation de revues systématiques des écrits
• Missions de terrain dans les deux pays pour le suivi et le soutien à la mise en oeuvre
• Organisation des ateliers annuels inter-pays
• Suivi de la mise en oeuvre des activités, du budget et des conventions du projet en collaboration avec la personne chargée de suivi administratif au sein du Ceped
• Rédaction des rapports d’activités du projet, rédaction d’un bulletin trimestriel d’activités et d’un site internet de coordination type Motion
• Soutien à la valorisation scientifique (rédaction de notes de politique ; d’articles et de communications scientifiques) et activités de communication autour du projet (animation site Internet)

Profil recherché

Prérequis
• Master ou Doctorat en sciences humaines et sociales et/ou en santé publique ou discipline proche
• Connaissance de la santé publique et/ou de la migration
• Maitrise de la lecture et de l’écriture scientifique en anglais
• Maitrise des logiciels d’analyse de données quantitatives et qualitatives (e.g. : Stata ; N’Vivo) et de gestion bibliographique (e.g. Zotero)

Atouts
• Expérience scientifique et d’interventions en santé publique internationale et systèmes de santé
• Connaissance des approches méthodologiques qualitatives et quantitatives
• Connaissance des méthodes biographiques
• Capacité à dialoguer avec des chercheurs de disciplines diverses
• Connaissance des terrains de pays à ressources très limitées
• Expertise en gestion administrative et rédaction scientifique

Contrat

Contrat à durée déterminée (CDD) temps plein de 24 mois avec prolongation possible. Rémunération : selon diplôme et expérience par référence aux grilles de l’IRD, soit une rémunération nette avant impôt entre 1 680 euros et 1800 Euros selon le nombre d’années d’expériences. Date de prise de fonction souhaitée : début mars 2019Employeur

L’Institut de Recherches pour le Développement (IRD). Le programme est coordonné au Ceped, Centre Population & Développement (UMR 196 Université Paris Descartes / IRD).
http://www.ceped.orgProcédure

Envoyez votre CV, une lettre de motivation et votre dernier texte écrit dans un cadre académique dans un seul fichier PDF à « valery.ridde@ird.fr » avant le 15 février 2019.

Séminaire EHESS « Données, algorithmes et gouvernances » – 6 février : le numérique et les institutions publiques

La prochaine séance du séminaire « Données, algorithmes et gouvernances : les régimes socio-techniques du numérique » se tiendra le 6 février 2019, de 9h à 12h, en salle AS1_08, au 54 boulevard Raspail.

Le thème de de cette séance sera : Le numérique et les institutions publiques.

Nous recevrons comme intervenants deux représentants d’institutions publiques directement impliquées par le numérique et ses usages :

– Simon Chignard, d’Etalab

– Régis Châtellier, de la CNIL

Le reste du programme et informations complémentaires : https://enseignements-2018.ehess.fr/2018/ue/2660/.

Les inscriptions restent libres, n’hésitez pas à contacter : estellegirard@gmail.com oulefevre.thomas@gmail.com.

 

Séminaire EHESS 2018-19

« Données, algorithmes et gouvernances : les régimes socio-techniques du numérique »

6 février 2019 –  Le numérique et les institutions publiques

 

Intervenants : Simon Chignard (Etalab), Régis Chatellier (CNIL)

Co-animation : Thomas Lefèvre (Iris, P13, ingénieur, épidémiologiste, médecin) ; Philippe Terral (creSco, MSH-T, sociologue) ; Bilel Benbouzid (Lisis, IFRIS, U-PEM, sociologue, ingénieur) – lefevre.thomas@gmail.com (inscription libre)

Simon Chignard est spécialiste de la donnée, il accompagne des acteurs publics et privés dans la définition de leur stratégie d’ouverture et de valorisation des données, en France et en Europe. Il a participé dès 2010 à l’animation de l’ouverture des données publiques de Rennes Métropole, territoire pionnier en France. Conférencier, il intervient régulièrement sur le sujet et a publié plusieurs articles sur l’approche politique, sociale et économique de l’open data. Il est Data Editor du portail data.gouv.fr – Etalab (https://donneesouvertes.info/)

Etalab est une mission placée au sein de la Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’État (DINSIC). Elle a pour missions d’améliorer le service public en menant une politique de la donnée (ouverture et partage des données publiques ou « open data », exploitation des données et intelligence artificielle…). Etalab met notamment en œuvre les missions de l’Administrateur général des données (AGD), fixées par le décret n° 2014-1050 du 16 septembre 2014 ; en promouvant une action publique plus transparente et collaborative grâce au numérique, pour tendre vers un gouvernement ouvert.

Régis Chatellier pilote des projets d’études et d’explorations de sujets émergents liés aux données personnelles et à la vie privée au sein du LINC (Laboratoire d’innovation numérique de la CNIL). Ses travaux se situent à la rencontre entre innovation, technologies, usages, société, régulation et éthique. Ses travaux et missions se déclinent sur trois axes : explorer (par une activité de veille technologique et de publications), échanger (être point de contact des écosystèmes d’innovation), et expérimenter (en pilotant ou accompagnant des projets d’expérimentation). En janvier 2019, LINC publie son sixième cahier Innovation et prospective, « La forme des choix – Données personnelles, design et friction désirables » une exploration des enjeux du design dans la conception des services numériques, au prisme de la protection des données et des libertés. (http://linc.cnil.fr)

Les deux intervenants nous expliquerons brièvement les spécificités de leur institution dans le paysage public et numérique, ainsi que leur rôle personnel particulier. Nous aborderons alors ensemble les questions qui nous tiennent tout au long de ce séminaire : quelle place et quel rôle du numérique pour les institutions publiques ? Quels changements sociotechniques internes à ces institutions, dans leurs missions et à leurs interfaces sont-ils liés à l’adoption du numérique ?

Venez nombreux, venez curieux !

Parution du livre « Algorithmes et décisions publiques » – Ouvrage réalisé avec la participation de Bilel Benbouzid

Directeur de la publication : Dominique Wolton
Responsable de la collection : Éric Letonturier

Les algorithmes, nourris par des masses de données de plus en plus importantes, sont désormais au coeur de nombreux dispositifs susceptibles d’orienter, voire de prendre des décisions publiques. Le recours aux algorithmes permet d’envisager de réels progrès dans la qualité et l’adaptation des services publics aux besoins des citoyens/usagers, par ailleurs eux-mêmes producteurs de données nécessaires à leur fonctionnement. Tous les secteurs, ou presque, sont déjà concernés : santé, justice, police, sécurité, éducation, etc. Mais à quel prix et avec quels risques ?

Ce volume propose un panorama critique du recours aux algorithmes dans le secteur public, avec des focalisations sur des applications concrètes et une réflexion sur l’évolution de l’État, des administrations et de la communication entre les citoyens et les décideurs publics.
La loi pour une République numérique a instauré en 2016 un droit d’information spécifique pour les citoyens concernés par une décision individuelle fondée sur un algorithme. Il convient aujourd’hui non seulement d’envisager les modalités de mise en application de ce droit, mais aussi d’en considérer les aspects collectifs. Comment, dans ce contexte, maintenir et développer les conditions de liberté de choix et d’action des citoyens ?

Sous la direction de Gilles Rouet

Auteurs : Boris Barraud, Bilel Benbouzid, Maryse Carmès,
Laurent Carnis, Emmanuel Chazard, Thierry Côme, Jean Deydier,
Isabelle Falque-Pierrotin, Clément Mabi, Stéphane Magne, David
Monniaux, Pierre Pezziardi, Gilles Rouet.

http://www.cnrseditions.fr/communication/7806-algorithmes-et-decisions-publiques.html

Parution de l’ouvrage « Les politiques de lutte contre le cancer en France » sous la direction de Patrick Castel, Pierre-André Juven et Audrey Vézian

Les politiques de lutte contre le cancer en France

Regards sur les pratiques et les innovations médicales

Janvier 2019 

2019 sonne la fin du troisième Plan cancer. Depuis 2003, chaque nouveau Plan est précédé de rapports et de débats concernant l’évaluation de l’engagement de l’État dans les politiques de lutte contre le cancer.

Alors que l’éventuel quatrième Plan n’a pas encore livré ses contours, le présent ouvrage invite à porter un regard sociologique sur les politiques passées, en abordant les principaux enjeux de la lutte contre le cancer: la recherche, les pratiques de soin, la place accordée aux patients, l’organisation de la prise en charge du dépistage, le prix des traitements médicamenteux, la place des médecins et les transformations de leurs pratiques du fait des innovations biomédicales…

Par des enquêtes empiriques conduites en France, les auteurs proposent de rendre compte des formes de l’action publique et de ses effets sur les dynamiques professionnelles et marchandes dans le secteur de la cancérologie.

Adoptant une perspective d’analyse au plus près des pratiques et des discours des acteurs, cet ouvrage donne matière à penser les défis actuels pour les patients et leurs associations, les professionnels de santé et de la recherche, et les autorités publiques.

https://www.presses.ehesp.fr/produit/politiques-de-lutte-contre-cancer-france/

« 22 v’là la police prédictive ! » – Intervention de Bilel Benbouzid dans La méthode Scientifique sur France Culture

Est-il possible d’arrêter un futur criminel avant qu’il ne passe à l’acte ? De prévoir le crime, pour empêcher qu’il ne se réalise ?  C’est ce qu’avait imaginé l’écrivain Philip K. Dick dans sa nouvelle Minority Report, publiée en 1956. Le film qu’en a tiré Spielberg, bien des années plus tard, a donné une renommée mondiale à cette police prompte à dégainer la boule de cristal. Aujourd’hui, les logiciels de prédiction de la criminalité sont devenus une réalité, particulièrement aux Etats-Unis. Mais cela ne va pas sans poser d’épineuses questions éthiques, juridiques et technologiques.

22, v’là la police prédictive : c’est le sujet, faussement futuriste, que La Méthode scientifique dans l’heure qui vient.

Le reportage du jour

Rencontre avec le colonel Laurent Collorig de la gendarmerie nationale. Comment le logiciel d’aide à la décision Paved, testé par la gendarmerie nationale, permet-il de mieux anticiper les cambriolages et les atteintes liées aux véhicules ? Par Antoine Beauchamp :

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