Actualités

L’opinion publique existe-t-elle sur Internet ? – Intervention de Baptiste Kotras sur France Culture

On le sait depuis longtemps : l’opinion publique n’existe pas. Mais on le sait depuis aussi longtemps : tout se passe comme si de fait elle existait. Dit autrement : l’opinion publique est un artefact mais un artefact qui n’en produit pas moins des effets bien réels. Dès lors les chercheurs les plus sérieux savent, depuis longtemps donc, que l’important consiste à saisir les modes de fabrication de ce qu’on appelle l’opinion publique. Or il se trouve que ces modes évoluent, et qu’ils n’ont pas attendu les sondages d’opinion pour exister mais surtout qu’ils n’en sont pas non plus restés au stade des sondages d’opinion. Les quinze dernières années ont vu, à la faveur de la mutation numérique, des transformations aussi rapides que profondes des manières de fabriquer l’opinion publique – et surtout largement demeurées dans l’ombre, sauf pour les professionnels qui ont mis au point ces techniques et les ont transformées en produits et services pour les marques commerciales et politiques. Sauf également pour les rares chercheurs qui s’y sont penchés, parmi lesquels Baptiste Kotras qui vient de publier La Voix du web et qui est ce samedi l’invité de La Suite dans les Idées. Il sera rejoint en seconde partie d’émission par le journaliste du Monde Samuel Laurent, responsable de la rubrique Décodeurs.

Séance de Séminaire avec Roopali Phadke sur « Les Futurs Miniers » – 11 Décembre 2018

Cher.e.s collègues,

Nous avons le plaisir d’accueillir Roopali Phadke, professeure d’études environnementales à Macalester College (https://www.macalester.edu/environmentalstudies/facultystaff/roopaliphadke/) qui présentera ses travaux en cours sur les futures miniers (https://www.macalester.edu/miningfutures/).

Vous trouverez ci-dessous une présentation de la communication qu’elle donnera ainsi qu’un article publié récemment.

Mining Futures: Prospecting Critical Metals in the U.S. and Beyond

The global conversation about mitigating climate change is now driven by an almost singular focus on deep decarbonization, or the electrification of everything. Many imagine our future lives as powered by stored electricity, derived from renewable sources. The grand challenges of the Anthropocene includes balancing our global dream to electrify everything with the brutal fact that clean energy technologies depend on metals mined using nearly medieval techniques.

This presentation explores the future of mining for critical metals or “green tech metals” in a Trumpian U.S., as well as the global emergence of urban mining as an alternative to open pit and underground mining. Urban mining is defined as the recycling of materials from the technosphere: the buildings, industrial facilities, and consumer devices that make up our lives.  Urban mining constitutes an emergent epistemology. It is distinct from “virgin” mining in terms of the infrastructures, institutions, and instruments employed.  Urban mining also constitutes a form of disruptive innovation that shifts patterns of consumption and waste collection.

Date : 11 décembre à 14h

Lieu : Université Paris Descartes, 45, rue des Saints Pères, 75006 – Bâtiment Jacob, 5ème étage, salle 522

Bien cordialement,

 

L’État au travail – Intervention de Jean-Marc Weller sur France Culture

Depuis longtemps déjà les sociologues nous défont de certaines représentations abstraites de l’État, cet État à majuscule comme les philosophes aiment à en doter certains mots. À travers de très nombreuses enquêtes, les sciences sociales ont mis en évidence l’État au concret, et notamment « l’État au guichet », pour reprendre le titre du livre de Jean-Marc Weller publié il y a près de vingt ans et qui demeure une référence. Pourtant, à la lecture de tous ces précieux travaux qui portent sur l’État auquel nous avons affaire comme citoyens au quotidien, subsiste souvent un mystère, une véritable magie de l’État. Qu’est-ce qu’un acte d’État ? Comment est-il produit ? C’est à ces questions, et à dissiper ce mystère que s’est attelé Jean-Marc Weller dans un nouvel ouvrage, Fabriquer des actes d’État. Il est cette semaine l’invité de La Suite dans les Idées, et sera rejoint en seconde partie par la journaliste Camille Polloni, qui a récemment publié dans Les jours des séries d’articles sur la manière dont les policiers produisent certains de ces actes d’État, comme par exemple rédiger une main courante.

 

Journée d’étude – « Des influences toxiques ? Industrie chimique et santé publique » – Jeudi 29 novembre 2018 à Paris Descartes

Dans le cadre du projet ANR MEDICI (https://medici.hypotheses.org/presentation-du-projet-medici), Henri Boullier, Boris Hauray et Giovanni Prete organisent une journée d’étude sur le thème « Des influences toxiques ? Industrie chimique et santé publique ».
Pendant cette matinée (9h-12h30), Martin Pigeon, Manuelle Vertot, Yves Sciama et François Dedieu donneront les présentations suivantes :
  • SESSION 1 – « Les conflits d’intérêts et les agences en charge de la régulation des produits chimiques »
  • Le conflit d’intérêts comme erreur de recrutement, Martin Pigeon (Militant chercheur au Corporate Europe Observatory)
  • Conflits d’intérêts et déontologie : l’exemple de l’Anses, Manuelle Vertot (Déontologue de l’Anses)
  • SESSION 2 – « Conflits d’intérêts et produits chimiques: un objet d’enquêtes »
  • Les médias embarrassés par le traitement des conflits d’intérêts, Yves Sciama (Journaliste spécialisé en biologie et en environnement)
  • La gestion publique des pesticides : un consensus par l’Ignorance, François Dedieu (Sociologue à l’Institut national de la recherche agronomique)

Cette matinée aura lieu le jeudi 29 novembre 2018 en Salle des thèses à l’Université Paris Descartes, 45 rue des Saints Pères, 75006 Paris.

Annonce Du Colloque « La Nature Comme Norme » À Bordeaux, Les 18 Et 19 Octobre 2018

Colloque
La nature comme norme
Université Bordeaux-Montaigne, Université de Bordeaux et
Université de Bretagne-Occidentale, Université Paris-1

Jeudi 18 octobre 2018

14h-14h30 : Accueil

14h30-15h : Mots de bienvenue et introduction
Agnès Vatican (Directrice des Archives départementales)
Nader Hakim (Historien du droit, Université de Bordeaux)
Charles-François Mathis (Historien, Université Bordeaux Montaigne)
Hervé Ferrière (Historien des sciences, Université de Bretagne Occidentale)

15h-17h30 : L’invention de la nature européenne
Présidence de session : Nader Hakim
– Pierre Bonin (Historien du droit, Université Paris 1), Le droit naturel dans les dictionnaires d’Ancien régime
– Géraldine Cazals (Historienne du droit, Université de Rouen), La nature comme norme formelle. Le naturel du texte juridique (XVIe-XVIIIe siècle)
– Paolo Alvazzi del Frate (Historien du droit, Roma Tre), Le droit et « l’invention » de la nature au XVIIIe siècle
– Donato Bergandi (Philosophe, Muséum national d’Histoire naturelle), Ethique et droit Environnemental face à la valeur intrinsèque

Vendredi 19 octobre 2018

9h-9h30 : Accueil et café

9h30-12h : L’ordonnancement de la nature
Présidence de session : Hervé Ferrière
– Eric de Mari (Historien du droit, Université de Montpellier), L’ordonnancement de la nature dans l’empire colonial français : le cas des concessions des Caraïbes au Pacifique
– Christophe Bonneuil (Historien, Centre Koyré, EHESS), Les limites des ressources de la terre comme norme et la dimension impériale et internationale de la naissance du conservationnisme, 1864-1919.
– Pierre Cornu (Historien, Université de Lyon 2), Normaliser le « beau » ? De la sélection animale à l’élection du beau paysage pastoral, réflexions historiennes sur la performativité des critères esthétiques et éthiques appliqués au vivant piloté (France fin XIXe – début XXIe s.)
– Nathalie Berny (Politiste, IEP de Bordeaux), Protéger la nature en temps de crise

Déjeuner

13h30-15h : Pollution, nature et protection
Présidence de session : Charles-François Mathis
– Hervé Ferrière (Historien des sciences, Université de Bretagne Occidentale), Le droit de polluer les eaux navigables (1860-1926) en France, GB, USA et Russie : santé, pêche et pétrole sont dans un bateau…
– Thomas Le Roux (Historien, CRH-CNRS), De la nuisance à la pollution, de quelle nature parle-t-on ?

pause café

15h30-17h30 : À chacun sa nature ?
Présidence de session : Charles-François Mathis
– Céline Pauthier (Historienne du droit, Université de Strasbourg), Le médecin, la loi de la nature et la loi civile
– Claire Vachet (Historienne du droit, Université de Bordeaux), La nature comme norme dans la pensée libertaire (1880-1914)
– Valérie Chansigaud (Historienne, SPHERE), « Et tu obéiras aux lois de la nature ! », la notion de loi de la nature chez Malthus, Morel, Reclus.

Conclusions

Informations pratiques :

Le colloque se déroulera dans l’amphithéâtre des Archives départementales de la Gironde,
72, cours Balguerie-Stuttenberg,
33300 Bordeaux

Contacts :
nader.hakim@icloud.com
charles-francois.mathis@u-bordeaux-montaigne.fr
herve.ferriere@espe-bretagne.fr

La Voix du web – Nouveaux régimes de l’opinion sur Internet de Baptiste Kotras

Chaque jour, des millions de publications sont postées sur les réseaux sociaux, à propos de tout et n’importe quoi : mode, sport, cuisine, politique, showbiz. En plus de son abondance et de son accessibilité, la conversation en ligne se déroule en l’absence de toute sollicitation extérieure : elle semble offrir un accès direct et authentique à nos opinions les plus variées. Depuis les années 2000, un ensemble de start-ups et d’agences ont investi ce matériau inédit : leurs algorithmes permettent de capter et d’analyser ces opinions, afin de les monnayer auprès des grandes marques et des partis politiques. Ces instruments mettent en œuvre une « sismographie » d’Internet, dessinant un nouveau régime de connaissance et de gouvernement. Un livre fondamental pour comprendre ce qu’il advient de nos traces numériques, c’est-à-dire la façon dont le web réinvente la mesure de l’opinion.

Baptiste Kotras est docteur en sociologie de l’université Paris-Est, chercheur au LISIS. Il s’intéresse à la façon dont les traces numériques bouleversent la connaissance des publics citoyens et marchands

http://www.seuil.com/ouvrage/la-voix-du-web-baptiste-kotras/9782021384130

« Prédire les crimes » – Documentaire Arte reprenant les travaux de Bilel Benbouzid – Disponible tout le mois d’octobre gratuitement en VOD

Des programmes informatiques sont aujourd’hui capables d’anticiper la survenue d’actes criminels. Une aide précieuse pour la justice ou un risque réel pour nos libertés ?

En 1956, dans sa nouvelle Minority Report, portée à l’écran par Steven Spielberg, Philip K. Dick l’imaginait déjà. Soixante-dix ans plus tard, un logiciel capable de prédire le lieu et l’instant où un individu s’apprêtera à commettre un délit ne relève plus de la science-fiction.

https://www.arte.tv/fr/videos/061675-000-A/predire-les-crimes/

« Macron entend révolutionner le système de santé… à moyens constants ! » – Analyse du plan santé par Pierre-André Juven

Avec le plan Ma Santé 2022, le président de la République et sa ministre Agnès Buzyn dessinent un tableau en apparence limpide, où chacun.e est à sa place, travaille en harmonie avec les autres et sans plus aucun problème de financement. Une impression faite d’enchantement et d’évidence qui s’érode dès que l’on y regarde de plus près et qui oblige à interroger la beauté du « décloisonnement » et de la révolution à moyens constants.

Lire la suite : https://aoc.media/analyse/2018/10/03/macron-entend-revolutionner-systeme-de-sante-a-moyens-constants/

Séminaire avec Ted Porter à l’UPEM – 25 Septembre 2018

Theodore Porter, professeur au département d’histoire de l’University of California – Los Angeles (UCLA), de passage au LATTS comme professeur invité UPEM, va présenter

Mardi le 25 septembre à 10 heures dans la salle de réunion du LATTS (B235) son dernier ouvrage :

Genetics in the Madhouse. The Unknown History of Human Heredity (Princeton University Press, 2018)

(https://press.princeton.edu/titles/11242.html).

Vous êtes cordialement invité à assister à cette présentation.

 

The untold story of how hereditary data in mental hospitals gave rise to the science of human heredity

In the early 1800s, a century before there was any concept of the gene, physicians in insane asylums began to record causes of madness in their admission books. Almost from the beginning, they pointed to heredity as the most important of these causes. As doctors and state officials steadily lost faith in the capacity of asylum care to stem the terrible increase of insanity, they began emphasizing the need to curb the reproduction of the insane. They became obsessed with identifying weak or tainted families and anticipating the outcomes of their marriages. Genetics in the Madhouse is the untold story of how the collection and sorting of hereditary data in mental hospitals, schools for « feebleminded » children, and prisons gave rise to a new science of human heredity.

In this compelling book, Theodore Porter draws on untapped archival evidence from across Europe and North America to bring to light the hidden history behind modern genetics. He looks at the institutional use of pedigree charts, censuses of mental illness, medical-social surveys, and other data techniques–innovative quantitative practices that were worked out in the madhouse long before the manipulation of DNA became possible in the lab. Porter argues that asylum doctors developed many of the ideologies and methods of what would come to be known as eugenics, and deepens our appreciation of the moral issues at stake in data work conducted on the border of subjectivity and science.

A bold rethinking of asylum work, Genetics in the Madhouse shows how heredity was a human science as well as a medical and biological one

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