Sa thèse, intitulée Le prototype défait. Superphénix, des glissements de la promesse technoscientifique aux épreuves de la « démocratie technique »
a été soutenue à l’Université Paris Est le 6 décembre 2021 devant un jury dont les membres étaient:
Madeleine AKRICH, directrice de recherche, École nationale supérieure des Mines de Paris
(rapporteure)
Bernadette BENSAUDE-VINCENT, professeure émérite, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
(examinatrice)
Olivier BORRAZ, directeur de recherche CNRS, CSO (président du jury)
Arthur JOBERT, ingénieur-chercheur expert, EDF R&D (membre invité)
Pierre-Benoît JOLY, directeur de recherche INRAE, UMR LISIS (directeur)
Bruno J. STRASSER, professeur ordinaire, Université de Genève (rapporteur).
Cette thèse analyse un cas de recul de l’innovation technoscientifique, un « prototype défait », à travers le cas de Superphénix, une centrale nucléaire dite prototype à l’échelle industrielle de la technologie du réacteur à neutrons rapides. Depuis l’après-guerre, cette technologie laissant entrevoir la possibilité de générer du combustible en parallèle de sa consommation a fait l’objet de développements dans plusieurs pays, qui en France, ont connu leur apex avec ce « prototype à l’échelle industrielle » (1200 MW) situé à Creys-Malville (Isère).
Grâce à une enquête minutieuse assise sur des sources orales et écrites, et nourrie par un ancrage théorique dans les Science and Technology Studies, la thèse propose un récit des développements de cette technologie controversée, des années 1950 aux années 1990, ainsi que plusieurs apports : d’abord, l’élaboration d’un modèle de la décision s’appliquant tout autant à la décision de faire qu’à la décision de défaire le prototype, en 1976 comme en 1997. Une mobilisation originale des concepts d’imaginaires sociotechniques et du régime de l’économie des promesses technoscientifiques permet d’analyser la trajectoire technologique, et en retour, d’enrichir ces concepts. Enfin, cette recherche saisit la fermeture de Superphénix comme le résultat d’une inflexion, au fil des années 1980 et 1990, vers plus de transparence et de pluralisme dans les modalités de mise en discussion de choix scientifiques et technologiques.
Le jury a salué les qualités exceptionnelles de cette thèse tant sur le plan empirique que théorique. Concernant un objet technoscientifique emblématique des grands projets modernisateurs de la deuxième moitié du XX° siècle, cette thèse fera référence dans le champ des STS. Elle apporte un éclairage très original sur les dynamiques d’arrêt des grands projets technoscientifiques et sur les formes de gouvernance associées.
Actualités
Conférence de Geoff Bowker, Donald Bren Professor Emeritus, University of California at Irvine, jeudi 10 Novembre de 16h30 à 18h30 à l’ENS.
The Ends of Computing
« I explore two wider contexts for understanding the nature of computing and its place in our world: first the development of tools of empire from the late eighteenth century and second deep time of feedback and control in human history. I argue that if we get blinded by the thrill of the new, we lose the ability to discern the nature of the computing enterprise. »
Geoff Bowker est Professeur Emérite de l’University of California at Irvine,
Conférence proposée et organisée par Emmanuel Didier (CNRS, Centre Maurice Halbwachs) et Christophe Prieur (UGE, UMR LISIS)
6th Nordic STS Conference 2023 : June 7, 2023 –June 9, 2023 University of Oslo
Conference theme
Climate change, pandemic outbreaks, war in Europe, terrorism in Nordic capitals and rising social inequalities: We live in times of disruption where crisis seems to become the new normal state. Indeed, disruption has itself been a longstanding concern within STS. How do STS empirics, methods and theories provide insights and tools for understanding not only the new and ongoing crises, but also their historical, technical and political continuities? And conversely, how can STS attention towards ordinary everyday practices to repair and maintenance, help us analyse and explain societal developments, past and present?
This conference invites scholars in and beyond Nordic STS to take part in this conversation and to engage with emerging and longstanding topics in the field. In this first physical Nordic meeting since 2019, we seek to create a collective arena for exploring and rethinking STS scholarship and its role in society. Our keynote sessions will address two core STS interests: (1) datafication and data politics in democracy and (2) valuing and capitalizing the future.
Symposium on Science, Technology & the Human Future Harvard Nov 3-5
The Program on Science, Technology & Society at Harvard University celebrates its 20th Anniversary November 3-5, 2022 with a symposium on Science, Technology & the Human Future
EPOG+ Erasmus Mundus Joint Master Degree – CALL FOR APPLICATIONS AND SCHOLARSHIPS – Deadline: January 30, 2023
|
|||||||||||||||
Rencontre autour de l’ouvrage « Innover en temps de crise- Réactions et adaptations face à la crise Covid 19- Mardi 18/10 à 16h30 à Bibliothèque Mines Paris
Rencontre autour de l’ouvrage « Innover en temps de crise- Réactions et adaptations face à la crise Covid 19-
Le mardi 18octobre de à 16h30 à 18h à la Bibliothèque Mines Paris/PSL, 60 boulevard Saint Michel 75006 Paris
Rencontre avec les coordinateurs de l’ouvrage
Hervé Dumez – CNRS, Polytechnique
Benjamin Loveluck – Télécom Paris
et Alexandre Mallard -Mines Paris – PSL
mail : resa.bib@mines-paristech.fr
Information
4ème édition du Festival du Cinéma des Utopies Réelles à Hendaye les 7 & 8 octobre 2022
La 4ème édition du Festival de Cinéma des Utopies Réelles aura lieu le vendredi 7 & le samedi 8 octobre au Cinéma les Variétés à Hendaye.
Cette édition porte sur les « lieux de production de l’innovation sociale »
Cette année le Festival projettera 7 films documentaires qui seront suivis d’une table-ronde débat avec les réalisateur.rices, des chercheur.es et des acteur.rices terrain.
A l’issue des deux journées de projection, le Festival décernera le « Prix du public 2022 ».
Le Festival est co-organisé par le CBE du Seignanx, ,le LISIS.Laboratoire Interdisciplinaire Sciences Innovations et Sociétés., l’IFRIS – Institut Francilien Recherche Innovation Société, en partenariat avec la Région Nouvelle-Aquitaine,
https://cbe-seignanx.fr/fcur-2022/
#recherche #innovation #innovationsociale #utopiesreelles
Programme : https://www.facebook.com/FestivalCinemaUtopiesReelles/videos/1114403096164360
L’assemblée : https://www.facebook.com/events/3345359562451439
Le bateau ivre : https://www.facebook.com/events/596134375216442
WTC : a love story : https://www.facebook.com/events/371588955146590
Un peuple : https://www.facebook.com/events/768173724513430
Les barges : https://www.facebook.com/events/2542990085837518
Super Val : https://www.facebook.com/events/490825043043356
La maison des cimes : https://www.facebook.com/events/1250471455688141
Séminaire transdisciplinaire : Les intermédiations de co -recherche le 4 octobre 2022 à Paris.
Le laboratoire LISIS, en collaboration avec le centre Alexandre Koyré, vous invitent à une journée d’étude sur les nouvelles intermédiations de co-recherche.
Programme complet sur https://fr.wikiversity.org/wiki/Recherche:Journée_d’étude_—_Nouvelles_intermédiations_dans_les_dispositifs_de_co-recherche
Cette journée s’inscrit dans un travail transdisciplinaire débuté depuis plusieurs années afin de mieux comprendre l’institutionnalisation de partenariats entre organisations du tiers secteur et établissements d’enseignement supérieur et de recherche dans des dispositifs de co-recherche. Elle a pour objectifs de répondre aux questions suivantes :
- Nouvelles fonctions et nouveaux métiers : légitimité et reconnaissance
- Quel rôle pour le tiers secteur ?
L’enjeu est de discuter les cadres d’analyse de ces co-recherches et d’équiper les acteurs pour la fabrique de lien.
L’institutionnalisation des partenariats de co-recherche résulte d’une double dynamique initiée par des acteurs émergents (groupes concernés, mouvements du libre, open source,…) et de l’économie sociale et solidaire (éducation populaire, innovation sociale….), puis relayée par les établissements publics d’enseignement supérieur et de recherche autour de concepts normatifs tels que les « sciences en société », open science, recherches participatives, …sans oublier l’utilisation des savoirs de contributeurs bénévoles (bird watchers, collecteurs de tiques…). Cette institutionnalisation se traduit dans des politiques publiques. Pour refléter cette double dynamique, nous nommons co-recherches, toutes ces activités qui impliquent des acteurs du tiers secteur[Notes 1] et des chercheurs académiques. Ces acteurs se mettent ensemble pour résoudre un problème mal ou non pris en charge par le marché ou les pouvoirs publics (Barré, 2020). Il s’agit alors de produire et utiliser des connaissances dans des situations incertaines et sujettes à controverses (Loconto, 2021). Ces connaissances sont variées mais elles ont toutes en commun de produire des changements : connaissances scientifiques, apprentissages organisationnels, innovations élargies dans leurs processus et leurs objectifs, normes et règles, politiques publiques, marchés, pratiques sociétales, et bien sûr l’encapacitation des acteurs (éducation populaire, université, éducation nationale).
Cette journée a été précédée de plusieurs autres journées de travail. D’une part, une série de séminaires organisés par le groupe de travail « intermédiations en recherche » de l’Alliss entre 2016 et 2018 ont fait l’objet d’un numéro thématique des Cahiers de l’action (2020). Ils ont montré que ces intermédiations jouaient un rôle crucial dans les processus de co-recherche : mise en lien et animation d’un collectif autour d’un problème commun ; traduction, capitalisation et transfert des résultats ; entrepreneuriat institutionnel…Ces activités diverses sont portées par des personnes différentes travaillant en étroite collaboration. Ces personnes partagent des valeurs sur la façon dont se font les liens entre science et société et une éthique de ce que doivent être les rapports au sein du collectif (Barré, 2020). D’autre part, un colloque organisé par l’IFRIS les 29 et 30 septembre 2019. s’est penché sur les besoins et limites actuels de l’institutionnalisation des recherches participatives : déficit d’acculturation réciproque provoquant des incompréhensions, voire de la défiance, et impactant la qualité des données recueillies et l’efficacité de la résolution des problèmes traités ; besoin d’outiller les acteurs et de structurer le champ, de reconnaitre la légitimité du tiers secteur et d’inciter les chercheurs à s’impliquer. Ces besoins et limites s’inscrivent dans un contexte de stabilisation d’un champ d’action stratégique des recherches participatives qu’il convient d’interroger (Lhoste, 2022).
1 La notion de « Tiers Secteur de la Recherche », désigne le secteur non marchand (associations, syndicats, collectivités locales), le secteur marchand à but non lucratif (économie sociale et solidaire, groupements professionnels), les organisations à but lucratif de petite taille (auto-entrepreneurs, groupements agricoles ou artisanaux) (sources Akrich et col. 2017 et recommandation du conseil scientifique du CNRS pour une stratégie de recherches participatives. 15 octobre 2021).
Inscription gratuite mais obligatoire à intermediations@umr-lisis.fr
avant le 15 septembre
[IFRIS]- Résultats du recrutement des Bourses post-doctorales 2022
Résultats du recrutement des bourses post-doctorales 2022
L’IFRIS – Institut pour la recherche et l’innovation dans la société a ouvert cette année cinq (5) postes de postdoctorat. (ifris.org).
Ecole Thématique 2022
L’Ecole thématique de l’IFRIS 2022 se tiendra cette année à Grenoble.
Elle s’intitule « A la recherche du temps dans les dispositifs socio-techniques ».
Merci à tous les doctorant.e.s de l’IFRIS de penser à déposer un résumé pour s’y inscrire
Lien d’inscription obligatoire : https://labex.ifris.org/candidature-ecole-thematique-etape-1-2/
Sachez que les postodoctorant.e.s de l’IFRIS préparent trois ateliers prometteurs.
Résumé :
L’inscription sociale et matérielle de régimes de temporalité mérite le type d’attention que des travaux déjà nombreux ont porté aux controverses, aux infrastructures ou aux matérialités des sciences et des techniques et de l’innovation. Les usages conflictuels du passé, la « Big Science » ou certains investissements de forme supposent par exemple des rapports au temps spécifiques, qui s’inscrivent dans des monuments, des infrastructures, ou encore des nomenclatures. Dans le prolongement des studies, la focale de cette école thématique porte précisément sur la façon dont le rapport au temps s’incarne dans des dispositifs sociotechniques, de façon explicite ou non. Elle porte aussi sur la manière dont ces dispositifs sont à la fois moteurs et produits des régimes de temporalité, que ces déterminations soient intentionnelles ou non. Elle porte enfin sur l’étude des phénomènes qu’entraine l’impératif de gouvernement des transformations vers une durabilité forte et la place qu’y occupent les imaginaires socio-techniques.
Avec cette thématique « Le temps dans les dispositifs socio-techniques », il s’agit donc d’engager cette recherche du temps trouvé en proposant des axes de travail centrés sur l’étude du rapport au temps construit et institué dans des dispositifs socio-techniques. En effet l’inscription du temps dans des grands systèmes sociotechniques, des innovations ou des pratiques se trouve aujourd’hui questionnée par cette irruption du moment anthropocène et de différentes formes de critiques ou de remises en question qui affirment l’urgence de l’action ou même annoncent la fin de devenirs constitués et quantifiés dans les gestes technoscientifiques du « haut modernisme ».
Texte de présentation : https://ifris.org/wp-content/blogs.dir/1/files/2022/06/Texte-ET-IFRIS-2022-DEF-1.pdf
Lien d’inscription : https://labex.ifris.org/candidature-ecole-thematique-etape-1-2/
Date : du 05 au 09 septembre 2022
Lieu : Grenoble