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Soutenance de thèse de doctorat en sociologie de Renée Van Dis ( LISIS) – Mardi 30 mai 2023 à 14h -Batiment Bienvenue
Soutenance de thèse de doctorat en sociologie de Renée Van Dis ( LISIS) intitulée :
Re-envisioning Responsible Research: The Inextricable Role of Visions in Translation
The case of ASIRPA Real-Time in the French 0-Pesticides mission
Mardi 30 mai 2023 à 14h
Salle B015-B019 du Bâtiment Bienvenüe, Université Gustave Eiffel
(Gare Noisy-Champs, accès par le 12 Boulevard Copernic)
COMPOSITION DU JURY
Hilde BJØRKHAUG | Professor, Norwegian University of Science and Technology (Rapportrice) |
Florence JACQUET | Directrice de recherche émérite, INRAE (Examinatrice) |
Harro VAN LENTE | Full Professor, Maastricht University (Rapporteur) |
Allison-Marie LOCONTO | Directrice de recherche, INRAE (Directrice de thèse) |
Mireille MATT | Directrice de recherche, INRAE (Co-directrice de thèse) |
Morgan MEYER | Directeur de recherche, Mines ParisTech (Rapporteur) |
Sally RANDLES | Professor, Manchester Metropolitan University (Examinatrice) |
Matthias WEBER | Head of Centre, Austrian Institute of Technology (Examinateur) |
RÉSUMÉ
Dans quelle mesure pouvons-nous responsabiliser les chercheurs pour qu’ils répondent aux défis de la société ? En Europe, les gouvernements mettent en place des politiques d’innovation dites de mission qui soutiennent des manières alternatives de mener la recherche. Cette approche met en évidence les responsabilités que les gouvernements attribuent aux chercheurs dans résolution des problèmes de la société. Ce contexte diffère de celui de la ‘science d’excellence’ où les efforts de recherche sont orientés par la croissance économique et des objectifs scientifiques, et où les avancées scientifiques ne sont pas considérées dans leur contexte sociétal. Au contraire, l’orientation de la recherche pour afin de répondre aux besoins de la société exige une compréhension différente et des moyens d’évaluer l’impact sociétal de la recherche. L’évaluation formative est un moyen de soutenir la responsabilisation des chercheurs, qui implique l’évaluation de l’impact en temps réel en tant que processus d’apprentissage incluant tous les acteurs du programme de recherche et d’innovation. Par conséquent, la responsabilisation des chercheurs pourrait être conceptualisée comme un processus formatif de (ré)orientation de la recherche vers l’impact sociétal en temps réel. Dans cette thèse, je questionne la manière dont l’évaluation formative encourage les chercheurs à prendre la responsabilité de contribuer à une mission sociétale par le biais de leurs projets de recherche.
Pour répondre à cette question, j’ai étudié le cas d’un programme de recherche français lancé en 2019 : le Programme prioritaire de recherche « Cultiver et protéger autrement » (PPR-CPA), avec la mission ambitieuse d’éradiquer les pesticides d’ici 2040. J’ai travaillé avec les chercheurs des dix projets de recherche financés qui sont encouragés à réfléchir à leur contribution à la constitution d’une société sans pesticides avec les solutions alternatives aux pesticides qu’ils étudient. Le PPR-CPA a intégré ASIRPA Temps Réel (TR), une approche d’évaluation formative, pour soutenir les chercheurs dans ce processus. ASIRPA TR mobilise la sociologie de la traduction afin de mettre en évidence les chaînes de traduction tout au long du processus de génération des impacts sociétaux. En menant ma recherche au sein de l’équipe ASIPRA TR, j’ai comparé les visions des chercheurs sur l’éradication des pesticides avant leur participation à ASIRPA TR (T0) et un an après (T1). J’ai développé la notion de « traduction responsable » afin de décrire le processus que j’ai observé sur la façon dont les chercheurs passent de visions de solutions alternatives qu’ils étudient dans leurs projets à celles d’une société qui éradique les pesticides. Ce processus met en évidence le fait que les chercheurs doivent envisager les rôles et les responsabilités des acteurs dans des réseaux hétérogènes reconfigurés afin d’anticiper leur impact sur la société. Ma thèse contribue à la connaissance académique en démontrant les liens entre la responsabilisation des chercheurs et les processus de traduction, soutenus par l’évaluation formative. Je montre que les visions normatives de la responsabilité guident la recherche, mais qu’elles doivent être traduites pour fonctionner. Par conséquent, ces visions font partie du processus de traduction dans les contextes orientés vers une mission.
Festival de l’Histoire Globale des Science et des Techniques 2023
Séminaire « Science et Société dans l’Anthropocène » – Industrie pétrolière dans les transitions – 17 Mai 23
Colloque Internationale « Un code civil. Socio-histoire du numéro de Sécurité sociale » le 22 mai 2023 à ENS
Colloque Internationale « Un code civil. Socio-histoire du numéro de Sécurité sociale » le 22 mai 2023 à l’ENS Campus Jourdan, organisé par Laurène Le Cozanet (IFRIS, CEMS) et Nicolas Belorgey (IRISSO – CNRS).
Soutenu par l’IFRIS, SFDS, SSSQ et CEMS
Treize chiffres, suivis d’une clé de contrôle : la combinaison paraît aujourd’hui naturelle, tant elle est employée dans les communications avec les administrations françaises. Malgré cette centralité, le numéro de Sécurité sociale a fait l’objet d’un nombre limité de recherches. Quant au Numéro d’inscription au répertoire (NIR), sur lequel repose la composition du numéro de Sécurité sociale, sa création en 1941 et son utilisation par l’INSEE sont à peine connues. Permettant de vérifier l’état civil des personnes vivant en France, il constitue un outil crucial pour la statistique publique, dont l’emploi s’accompagne de précautions sophistiquées vouées à garantir l’anonymat des personnes enquêtées. La difficulté technique souligne l’enjeu politique : que penser, et que faire d’un code susceptible d’identifier tous les individus ? En dépliant ce questionnement, ce colloque souhaite amorcer une dynamique de recherche collective sur le NIR et le numéro de Sécurité sociale, leur histoire et leurs usages.
Conférence « Sciences et ésotérisme. Représentations, interactions, usages » les 12 et 13 mai 2023 à la MSH et Sorbonne
La conférence internationale « Sciences et ésotérisme. Représentations, interactions, usages » est organisée par l’Association francophone pour l’étude universitaire des courants ésotériques (FRÉSO), avec le soutien de plusieurs partenaires dont l’IFRIS, le Cermes3 et le CAK. Elle se tiendra les 12 et 13 mai 2023 à la Maison des Sciences de l’Homme et à la Sorbonne.
– sur inscription : freso.esswe@gmail.com
Comité scientifique : Jean-Pierre Brach (EPHE), Flavia Buzzetta (Universität Hamburg), Hervé Guillemain (Le Mans Université), Sylvain Ledda (Université de Rouen Normandie) et Anne Rasmussen (EHESS, CAK)
Ecole Thématique de l’IFRIS du 11 au 15 septembre 2023 – Hossegor
L’École Thématique de l’IFRIS est organisée une fois par an. C’est un lieu important de thématisation des questions de recherche centrales touchant aux préoccupations de la communauté de l’IFRIS. Elle offre aux jeunes chercheur.e.s l’opportunité de présenter leurs travaux à la fois par l’écriture et la communication orale, et de mettre en discussion leurs résultats devant leurs collègues et la communauté académique internationale.
Le thème de cette année portera sur « Questionner l’ordre productif : Actualités, critiques, alternatives ».
Date : Du 11 au 15 septembre 2023
Lieu : Hossegor
Résumé :
La production de masse est au cœur de l’organisation économique du monde moderne, des premiers développements du capitalisme industriel jusqu’aux sociétés communistes. Depuis Le Capital de Karl Marx, de nombreux travaux ont étudié à la fois le développement de cet ordre productif, les résistances qu’il a suscitées, et ses multiples conséquences économiques, sociales, sanitaires et environnementales. Qu’est-ce que « produire » ? Qu’incluent (et excluent) les usages ordinaires et savants de cette notion ? Quels présupposés engage-t-elle ? Et quelles perspectives de recherche une analyse critique de cette notion ouvrent-elles pour les sciences sociales ? Cette école thématique se propose de revenir sur ces recherches et sur le concept même de « production ». Les recherches conduites par des économistes, des historiens et des sociologues sur les activités de production capitaliste et industrielle, leurs protagonistes (des ouvriers aux grands patrons) et les politiques qui ont soutenu leur développement ont fait l’objet de deux ensembles de critiques. Les premières ont été le fait de chercheuses féministes, qui se sont interrogées sur ce qui caractérisait le travail « productif » et, en creux, le travail « non productif ».Un deuxième ensemble de travaux, s’inscrivant notamment dans le domaine de la sociologie, de l’histoire et de l’anthropologie des risques sanitaires et environnementaux, ont mis en évidence les multiples dégâts induits par les activités de production industrielle et les politiques mises en place pour faciliter leur développement tout en visant à les encadrer et à gérer leurs effets les plus visibles.
Cette École thématique appelle ainsi les doctorants et doctorantes des laboratoires du LabEx SITES à participer à une discussion de ces recherches s’interrogeant sur la notion de production, sur ses usages en sciences sociales et sur ses limites. Trois entrées thématiques seront privilégiées : (1) sur les récits et contre-récits qui accompagnent l’expansion des activités de production capitalistes et industrielles ; (2) sur la diversité des activités productives, reproductives ou de maintenance, qui contribuent à faire tenir l’ordre productif ; (3) et sur la manière dont sont gérés les dégâts engendrés par les activités productives, tant par les gouvernements et les industries que par les populations et les individus devant vivre sur des territoires durablement dégradés et pollués.
L’Ecole thématique est organisée cette année par :
Marc-Olivier Déplaude (INRAE, IRISSO) membre du CODIR et les post-doctorant.e.s de l’IFRIS, Nassima Abdelghafour (IFRIS, CAK/CEMS), Marie Alauzen (IFRIS, LISIS), Léo Bernard (IFRIS, CERMES3), Monish Khetrimayum (IFRIS, LISIS), Jeanne Oui (IFRIS, CAK), Renata Freitas Machado (IFRIS, PALOC), Alexandre Violle (IFRIS, CEMES), Martin Robert (IFRIS, CERMES3), Sébastien Shulz (IFRIS, COSTECH).
Avec la contribution des membres du Comité de Direction de l’IFRIS et de son équipe d’appui.
Calendrier :
-Date limite d’inscription et de proposition de communication : 9 juin 2023 (au lieu du 5 juin 2023)
-Retour du comité de sélection : 19 juin 2023
-Date limite d’envoi des textes de communication au format: 22 août 2023
Lien pour le texte complet de l’appel : https://ifris.org/wp-content/blogs.dir/1/files/2023/04/2-eme-Texte-Appel-Complet-ET-IFRIS-2023-DEF.pdf
Lien pour l’inscription : https://labex.ifris.org/candidature-ecole-thematique-etape-1-2/
Lien pour l’affiche : https://ifris.org/wp-content/blogs.dir/1/files/2023/04/Affiche-ET-2023-copie-1.jpg_compressed.pdf
Soutenance de thèse de Valeria Ramirez – Jeudi 27 avril 2023 à 14h à l’UGE
Valeria Ramirez (LISIS) soutiendra sa thèse de doctorat en sociologie intitulée :
Trust, authority and digital metrics
The datafication of public relations, measurement disruption
and the birth of a new professional expertise.
Jeudi 27 avril 2023 à 14h
Salle B 015 du Bâtiment Bienvenüe, Université Gustave Eiffel
(Gare Noisy-Champs, accès par le 12 boulevard Copérnic)
Vous trouverez ci-dessous la composition du jury.
Confiance, autorité et métriques numériques.
Datafication des relations publiques, disruption de la mesure et naissance d’une nouvelle expertise professionnelle
La quantification sans précédent des mondes sociaux a été au cœur de nombreuses recherches. Comprendre comment les métriques numériques façonnent les interactions humaines est une tâche nécessaire que plusieurs filières académiques ont entrepris d’initier. Il a été montré comment les avis en ligne et les scores sur les réseaux sociaux changent les comportements des individus. Par ailleurs, la capacité performative des classements et des indicateurs impacte les communautés de pratique qui s’adaptent pour répondre aux attentes, et les choix gouvernementaux sont influencés par la politique des grands nombres. Cette recherche contribue ainsi à ces travaux en analysant les effets de la mesure numérique dans un groupe particulier : les professionnels des relations publiques (RP).
Il s’agit d’un jeune groupe professionnel de communication dont la pierre angulaire est la connaissance intime de ses publics. Leur capacité à appréhender le monde à travers les relations humaines, la réputation et les asymétries d’influence est une valeur fondamentale de leur identité professionnelle. Cependant, le défi de prouver leur valeur pèse de plus en plus sur eux. Ces experts, en particulier, ont été impactés par la promesse socio-technique selon laquelle tout peut être tracé, noté et mesuré. Les statistiques de médias sociaux, métriques d’audience en ligne et d’autres technologies de valuation ont bouleversé leurs pratiques traditionnelles et ont été présentées comme la solution pour évaluer leur efficacité et gagner en légitimité. Ainsi, au cours des 15 dernières années, leur discours est passé d’assurer l’impossibilité de quantifier leur performance à affirmer que ce qui n’est pas mesuré n’a aucune valeur.
L’assimilation des métriques numériques dans le groupe professionnel des relations publiques (aussi nommé relations publics) soulève des questions importantes sur la façon dont les professionnels naviguent la déstabilisation causée par le passage à la quantification. Ancrée au croisement de la sociologie de la quantification, de la sociologie des professions et des études des sciences et des techniques, cette recherche montre comment ces professionnels de la communication ont exploité, enduré et répondu à l’escalade des métriques numériques, et comment ils ont négocié son utilisation en tant que preuve objective de valeur, tout en préservant leur influence personnelle et leur autorité. Pour ce faire, ce travail se focalise sur un sur un groupe spécifique d’experts en mesure digital de la communication, datant de 1996, qui a vu dans les métriques numériques une opportunité pour proposer des cadres de mesure, promouvoir de meilleures pratiques et aussi avertir sur les risques d’une approche quantifié.
Cette thèse identifie un ensemble de règles grammaticales (Lemieux, 2009) que ces experts en évaluation appliquent pour produire ce qu’ils perçoivent comme des « meaningful metrics » (métriques sensées). Il s’agit de la règle des objectifs, de la règle de la contextualité, de la règle de la causalité et de la règle de la recherche et de la transparence. L’examen de chaque règle nous permet de démêler leurs liens avec les missions, les normes et les valeurs, et de découvrir les aspects négatifs des « meaningless metrics » (métriques insensées). Pour les praticiens, le manquement des règles est à l’origine de nombreuses pratiques néfastes pour la profession. En encourageant les connexions personnelles, en favorisant les espaces collaboratifs, en discutant de leur travail et en créant des conventions de mesure individualisées, ces experts en communication ont réussi à réduire l’écart des métriques numériques.
· M. Jean-Samuel BEUSCART. Maître de conférences, HDR, Telecom ParisTech (rapporteur)
· Mme Valérie CARAYOL, Professeur émérite, HDR,Université Bordeaux Montaigne (relecteur)
· M. Sylvain Parasie, Professeur, HDR, Sciences Po, Médialab, (directeur de thèse)
· M. Baptiste KOTRAS, Chargé de recherche, INRAE (examinateur)
Sortie de l’ouvrage « Pratiques et savoirs agricoles dans la transition agroécologique » de M.Barbier,C.Lamine et N.Couix