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Info parution – L’interdisciplinarité « en effet » : sciences sociales et sciences naturelles – Tracés HS22

La revue Tracés a le plaisir de vous annoncer la parution de son numéro hors-série 2022 : L’interdisciplinarité « en effet » : sciences sociales et sciences naturelles, dirigé par Anthony Pecqueux, Perrine Poupin et Jean-Baptiste Vuillerod.
Ce numéro hors série s’intéresse à des pratiques interdisciplinaires entre sciences humaines et sociales (SHS) et sciences de la nature. À travers des articles principalement issus de chercheurs et chercheuses en SHS et centrés sur des problèmes écologiques, nous avons souhaité réfléchir aux façons de pratiquer l’interdisciplinarité lorsqu’il s’agit de disciplines dont les objets, les méthodes, les épistémologies et les références théoriques semblent profondément différer. Il ne s’agit pas ici de proposer un « discours de la méthode » sur l’interdisciplinarité entre SHS et sciences de la nature, plutôt une mise à l’épreuve à même de faire apparaître ses apports heuristiques tout autant que les mésententes qu’elle peut susciter.
Sommaire :
Vous pouvez aussi retrouver les AAC en cours et les derniers numéros sur le site de la revue : Sans contact (T42), Instabilités sémantiques (T43).

Appel à intentions de contribution pour un numéro thématique « La création de contenus. Un marché comme un autre ?  » coordonné par Olivier Alexandre et Bilel Benbouzid.

La revue Réseaux lance un appel à intentions de contribution pour un numéro thématique « La création de contenus. Un marché comme un autre ? « , coordonné par Olivier Alexandre et Bilel Benbouzid.
Vous trouverez ci-joint le texte de l’appel qui est également accessible sur le site de la revue : https://www.revue-reseaux.fr/wp-content/uploads/sites/34/2019/10/Reseaux-appel-Creation-de-contenus-Benbouzid-et-Alexandre-BAP.pdf

5ème édition du Festival du Cinema des Utopies Réelles- 5 et 6 octobre 2023 à Hendaye

Manger ! Les Utopies nourricières

L’édition 2023 du Festival du Cinéma des Utopies Réelles aura lieu les jeudi 5 & vendredi 6 octobre prochain au cinéma Les Variétés à Hendaye.

Ce sont les mangeurs qui seront invités à cette 5ème édition du Festival intitulée cette année « Les utopies nourricières ».
L’acte alimentaire ne va plus de soi et redevient éminemment politique, nourri d’attentes et de revendications aussi diverses que celle de manger à sa faim, d’améliorer sa santé, de protéger l’environnement ou de réduire la souffrance animale.
Se dessinent ainsi des choix de société hétéroclites sur toute la chaine où les innovations sociales et techno-scientifiques côtoient l’appel à la tradition et les nouveaux mouvements sociaux.
L’alimentation peut-elle revenir au centre des communs ?

Comme les années précédentes, le Festival projettera 6 films documentaires qui seront suivis d’une table ronde.
Chaque question sera introduite par un documentaire sélectionné par un Comité scientifique et artistique, qui servira d’appui à un débat, animé par un.e chercheur.se, le.a réalisateur.trice et un.e acteur.rice de terrain.
En complément des deux journées de projection et tables rondes, le Festival projettera
le jeudi soir le film « Quand les tomates rencontrent Wagner » réalisé par Marianna Economou à destination du grand public, en cohérence avec le thème de cette année.

A l’issue des deux journées de projection, le Festival décernera le « Prix du Festival 2023 » à l’un des films sélectionnés.

Vous trouverez ci dessous le programme complet de cette 5ème édition ainsi que l’affiche du Festival.

Comment participer au Festival ?
Pour participer au Festival, il suffit de prendre vos billets sur place au cinéma Les Variétés. Tarif unique par séance (1 séance = 1 film + 1 débat) = 4 €.

Le site internet du Festival sera en ligne fin août : utopiesreelles.fr
Vous y trouverez toutes les informations sur cette prochaine édition : programme complet, bandes annonces des films sélectionnés, infos pratiques …

Bon Festival !

Infos : 06 67 65 61 89 ou contact@cbe-seignanx.fr

Affiche du Festival

Programme du Festival

Appel à contribution pour la revue « Tracés » : « Les trajectoires de la preuve »

La revue Tracés lance un appel à contribution pour le n°47 : « Les trajectoires de la preuve », coordonné par Mathieu Aguilera, Cécile Boëx, Milena Jakši? et Stefan Le Courant. Le sujet pourrait vous intéresser nombre d’entre vous étant donnée la centralité des questions de preuve en STS !

Les articles sont attendus pour le 1er novembre 2023.

Vous trouverez ci-dessous les premières lignes de l’appel et l’appel complet au lien suivant : https://traces.hypotheses.org/3999

ps : les parutions récentes de la revue sont le numéro 43 « Instabilités sémantiques« , 42 « Sans contact« , le hors-série 2021 « Réseaux socionumériques et travail de la recherche« , le numéro 41 « Batailles de la faim« .

APPEL A CONTRIBUTION : Les trajectoires de la preuve

Dans la nuit du 24 février 2022, une première salve de bombardements s’abat sur l’Ukraine. Dans le même temps, les blindés de l’armée russe entament leur avancée vers Kyïv. Dès les premières heures de l’invasion, des Ukrainien-ne-s recueillent des témoignages, filment et photographient les exactions commises par l’armée russe. Des organisations de la société civile ukrainienne et internationale – groupes de journalistes, d’enquêteurs-trices indépendant-e-s, ONG – se saisissent immédiatement de ces ressources partagées notamment sur des réseaux sociaux pour documenter et établir les responsabilités des ravages de l’opération militaire en cours (Poupin, 2022). Le travail de collecte et d’analyse des indices des crimes avait donc déjà commencé quand, le 2 mars, moins d’une semaine après le déclenchement de l’offensive russe, la Cour pénale internationale (CPI) annonce l’ouverture d’une enquête sur les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre perpétrés sur le territoire ukrainien depuis 2013. « Terrain d’opération connecté », les données qui y sont produites en temps réel sont également utilisées par le camp russe dans une optique de renseignement ou de « réinformation », afin de donner une autre interprétation aux faits (Limonier et Bertran, 2022).

L’invasion de l’Ukraine n’est pas le premier terrain de déploiement de tels dispositifs de collecte et d’enquête, alors que les affrontements font toujours rage. En Syrie, dès le début du soulèvement en 2011 puis du conflit qui a suivi, les opposant-e-s ont massivement collecté les traces et les témoignages permettant d’établir les crimes du régime de Bachar al-Assad (Al Ghazzi 2014 ; Boëx 2021). Les révoltes et les conflits armés ne sont pas les seuls contextes où les citoyen-ne-s ordinaires se trouvant en première ligne, le plus souvent muni-e-s de leurs téléphones portables, côtoient des professionnel-le-s qui enquêtent sur les atrocités commises (Hamilton, 2018). Les violences policières, les attaques terroristes, les accidents industriels ou les projets d’aménagements à forts impacts sociaux et environnementaux font régulièrement l’objet du même type de documentation, de collecte, d’archivage en vue de révéler – avant peut-être de réparer – ce qui apparaît à ces acteurs sociaux comme une injustice. Dans le cas des crimes de guerre évoqués, ces éléments collectés au moment même ou bien après les faits, deviendront un jour peut-être, des preuves devant des tribunaux – locaux ou internationaux – chargés de juger les crimes. D’autres acteurs, plus éloignés des événements, compilent et réexaminent des données – statistiques, rapports, archives, etc. – en les mobilisant parfois à rebours de leurs finalités initiales (Bruno et. al., 2014). Au-delà des seuls espaces judiciaires, ces traces et ces documents peuvent aussi connaître des destinées diverses : réutilisés dans des médias, des musées, mobilisés dans des controverses, des récits alternatifs ou des contre-enquêtes, ou bien encore dans les carnets de chercheurs en sciences sociales (Backouche et Naepels, 2009).

À l’heure de la « post-vérité » ce qui fait preuve semble vaciller mais ne cesse pour autant d’être invoqué, revendiqué, réaménagé. Les preuves demeurent des outils d’authentification dont ne saurait se passer tout énoncé aspirant à atteindre un régime de véracité. Dans le sillage de la philosophie et de la sociologie pragmatique qui ont thématisé la question de l’enquête (Dewey, 1967, Boltanski, 2012, Karsenti & Quéré, 2004) et de la preuve (Chateauraynaud, 1991, Dulong, 1999), ce sont les trajectoires de ce qui pourrait faire preuve que ce numéro de Tracés propose d’explorer. Quelles sont les conditions, les gestes et les pratiques du devenir preuve ? Qui en sont les acteurs et actrices et quels usages en font-ils ? Il s’agira de s’intéresser à tout ce qui précède ou déborde l’arène du procès judiciaire afin de saisir le travail des acteurs de la preuve et de s’interroger sur l’incertitude qui entoure les étapes de qualification, de vérification, de mise en débat et en récit qui transforment, ou pas, une trace en preuve. L’objectif de ce numéro est de proposer une approche processuelle de la preuve pour saisir l’épaisseur des processus sociaux qui participent à la transformation de traces et d’artefacts en « outils du surgissement de la vérité » (Roumier, 2019) et de suivre les acteurs mobilisés dans ces processus de certification. Cette approche renvoie à l’étymologie du mot « preuve » qui dérive du verbe latin probare signifiant essayer, examiner, vérifier, terme lui-même dérivé de probus, ce qui est honorable et digne de foi. Ce numéro se propose d’explorer cette double dimension de la preuve comme action de prouver et qualité attribuée à la preuve (être probe, crédible, digne de foi). Car il n’y a pas que ce qui pourrait faire preuve – une image, un document, un témoignage, une série de mesures, un corps meurtri, des ossements, des ruines etc. – qui subit l’examen et le doute. La personne qui la produit ou la porte est elle-même soumise à un régime probatoire, sommée de faire elle aussi ses preuves.

Les contributions, issues de l’ensemble des sciences humaines et sociales, du droit comme des études littéraires et artistiques, s’attacheront à analyser les jeux d’acteurs qui interviennent dans la fabrique et l’administration des preuves (I), à questionner les matérialités des preuves tout comme les temporalités de celles-ci (II), ainsi qu’à examiner les pratiques et les méthodes de l’émergence des preuves produites au sein d’enquêtes profanes et de contre-enquêtes (III).

Suite de l’appel à contribution ici : https://traces.hypotheses.org/3999

Soutenance de thèse de doctorat en sociologie de Marianne Noël (LISIS) – Mardi 27 juin 2023 à 14h à l’UGE

Soutenance de thèse de doctorat en sociologie de Marianne Noël intitulée :

Les marchés de la publication scientifique. Le cas de la chimie.

Mardi 27 juin 2023 à 14h

Salle B019 du Bâtiment Bienvenüe, Université Gustave Eiffel

(Gare RER A Noisy-Champs, accès par le 12 Boulevard Copernic)

Composition du jury :

Willem HALFFMAN, professeur, Radboud University, rapporteur
Pierre-Benoît JOLY, directeur de recherche INRAE, UMR LISIS, directeur de thèse
Morgan MEYER, directeur de recherche CNRS, UMR CSI, rapporteur
Catherine PARADEISE, professeure émérite, Université Gustave Eiffel, examinatrice
Anne RASMUSSEN, directrice d’études EHESS, UMR CAK, examinatrice
Pascale TROMPETTE, directrice de recherche CNRS, UMR PACTE, examinatrice

Résumé de la thèse :

La marchandisation des connaissances a été très étudiée sous le prisme de la relation science-industrie et du commerce que les scientifiques entretiennent avec des organisations extra-académiques mais la contribution de l’infrastructure de publication au développement d’une économie de la connaissance reste peu travaillée sous cet angle dans la littérature académique. Si de nombreux travaux et textes d’opinion ont documenté le double mouvement du passage de la presse écrite vers les médias électroniques dans les années 1990, qui s’est accompagné de la mise en place d’un marché des revues de plus en plus concentré, dominé par une poignée de grands publishers à but lucratif, la question du commerce des revues dans des sciences où les « entreprises d’édition » émanent de sociétés savantes disciplinaires, qui ne sont pas des sociétés commerciales, reste un point aveugle de l’analyse. C’est également le cas des politiques publiques visant à transformer le système de publication scientifique comme l’Open Science, pour lesquelles l’imposition du mandat est considérée plus importante que la pratique disciplinaire. Pourquoi, quand et comment des communautés de chercheurs ont-elles délégué l’infrastructure de publication au marché ? En retour, qu’est-ce que la marchandisation de la publication fait à la science, à ses pratiques, aux formats des articles et des revues qui circulent dans ces communautés ?
Empruntant à l’histoire de l’édition, aux STS et à la sociologie économique, la thèse propose cinq récits socio-historiques qui  considèrent l’infrastructure de publication dans sa dimension économique et prennent le complexe (revue-société savante conférence disciplinaire) comme objet de recherche. Elle traite du cas de la chimie, une discipline organisée selon un vaste « rhizome », dont l’infrastructure de publication repose sur des normes et conventions professionnelles où l’article est, avec le brevet, le principal type de publication. Elle repose sur une combinaison de méthodes sociologiques et historiques dans une approche multi-sites et adopte une perspective relationnelle qui examine les logiques et les pratiques d’acteurs dans la construction sociale du marché. La thèse insiste sur les dynamiques diverses et sur le caractère collectif, distribué et multifacettes des processus. S’appuyant sur le concept d’agencement marchand développé par Michel Callon, elle souligne le caractère paradoxal d’une situation où, afin de régler un problème de transactions internes (circulation de la connaissance, traçabilité de la reconnaissance scientifique…) les communautés de chercheurs ont délégué l’infrastructure de publication à des agencements marchands qui eux-mêmes agissent et sont ainsi le produit des stratégies scientifiques qu’ils contribuent à transformer.

Mots-clés : infrastructure de publication, revues scientifiques, chimie, agencement marchand, régimes de publication, articlisation, marchandisation

Conférence Débat « Pesticide, le confort de l’ignorance de François Dedieu » Vendredi 7 juillet 2023 à 18h à la Bibliothèque du CEREP à Sens

Conférence Débat

« Pesticide, le confort de l’ignorance » de et avec  François Dedieu (LISIS)

Vendredi 7 juillet 2023 à 18h

à la Bibliothèque du CEREP à Sens

 

 

Depuis soixante ans, les dangers des pesticides pour la biodiversité et la santé sont avérés. Alors pourquoi notre modèle agricole et alimentaire reste-t-il toujours dopé aux pesticides ? Les Monsanto Papers l’ont montré, les lobbyistes du secteur entretiennent savamment le doute quant à la gravité de leurs impacts environnementaux et sanitaires. Mais l’influence des industriels n’est que la face émergée d’une machinerie plus vaste de production de l’ignorance, reposant moins sur la manipulation que sur un déni collectif favorisé par les protocoles officiels de l’évaluation des risques. Face à l’ampleur des données et des dangers potentiels, il devient plus confortable d’ignorer des pans entiers de la connaissance plutôt que d’assumer le vertige de leurs conséquences sur notre modèle agricole.

Au terme de ce voyage inédit au cœur de la fabrique de l’ignorance, l’auteur apporte des pistes et réflexions pour accélérer la transition vers une agriculture affranchie des pesticides.

François Dedieu est sociologue à l’INRAE, au Laboratoire interdisciplinaire science inno

 

Pesticides , François Dedieu, Document… | Editions Seuil

Colloque « Science, Technology and Nationalism in India » les 12 et 13 juin 2023 – Paris

COLLOQUE

« Science, Technology and Nationalism in India »

les 12 et 13 juin 2023 à Paris Cité – 75013

Cet évènement scientifique comprendra deux journées d’étude, le 12 et 13 juin de 9h à 17h, sur le site de l’Université Paris Cité – Campus des Grands Moulins et fera place aux présentations de chercheurs internationaux reconnus ainsi que de quelques jeunes chercheurs sélectionnés à la suite d’un appel à communication. Il sera possible d’y participer en ligne.
L’évènement sera couronné, le 12 juin à 18h dans l’auditorium de l’INALCO, par une conférence de Banu Subramaniam (Université du Massachussets à Amherst), autrice du livre ‘Holy Science : the biopolitics of Hindu Nationalism’, en conversation avec Rohan D’Souza de l’Université de Kyoto.

Soutenance de  thèse de doctorat en sociologie de Renée Van Dis ( LISIS) – Mardi 30 mai 2023 à 14h -Batiment Bienvenue

Soutenance de  thèse de doctorat en sociologie de Renée Van Dis ( LISIS) intitulée :

Re-envisioning Responsible Research: The Inextricable Role of Visions in Translation 

The case of ASIRPA Real-Time in the French 0-Pesticides mission

 

Mardi 30 mai 2023 à 14h

Salle B015-B019 du Bâtiment Bienvenüe, Université Gustave Eiffel

(Gare Noisy-Champs, accès par le 12 Boulevard Copernic)

 

COMPOSITION DU JURY

 

Hilde BJØRKHAUG Professor, Norwegian University of Science and Technology (Rapportrice)
Florence JACQUET Directrice de recherche émérite, INRAE (Examinatrice)
Harro VAN LENTE Full Professor, Maastricht University (Rapporteur)
Allison-Marie LOCONTO Directrice de recherche, INRAE (Directrice de thèse)
Mireille MATT Directrice de recherche, INRAE (Co-directrice de thèse)
Morgan MEYER Directeur de recherche, Mines ParisTech (Rapporteur)
Sally RANDLES Professor, Manchester Metropolitan University (Examinatrice)
Matthias WEBER Head of Centre, Austrian Institute of Technology (Examinateur)

 

 

RÉSUMÉ

 

Dans quelle mesure pouvons-nous responsabiliser les chercheurs pour qu’ils répondent aux défis de la société ? En Europe, les gouvernements mettent en place des politiques d’innovation dites de mission qui soutiennent des manières alternatives de mener la recherche. Cette approche met en évidence les responsabilités que les gouvernements attribuent aux chercheurs dans résolution des problèmes de la société. Ce contexte diffère de celui de la ‘science d’excellence’ où les efforts de recherche sont orientés par la croissance économique et des objectifs scientifiques, et où les avancées scientifiques ne sont pas considérées dans leur contexte sociétal. Au contraire, l’orientation de la recherche pour afin de répondre aux besoins de la société exige une compréhension différente et des moyens d’évaluer l’impact sociétal de la recherche. L’évaluation formative est un moyen de soutenir la responsabilisation des chercheurs, qui implique l’évaluation de l’impact en temps réel en tant que processus d’apprentissage incluant tous les acteurs du programme de recherche et d’innovation. Par conséquent, la responsabilisation des chercheurs pourrait être conceptualisée comme un processus formatif de (ré)orientation de la recherche vers l’impact sociétal en temps réel. Dans cette thèse, je questionne la manière dont l’évaluation formative encourage les chercheurs à prendre la responsabilité de contribuer à une mission sociétale par le biais de leurs projets de recherche.

 

Pour répondre à cette question, j’ai étudié le cas d’un programme de recherche français lancé en 2019 : le Programme prioritaire de recherche « Cultiver et protéger autrement » (PPR-CPA), avec la mission ambitieuse d’éradiquer les pesticides d’ici 2040. J’ai travaillé avec les chercheurs des dix projets de recherche financés qui sont encouragés à réfléchir à leur contribution à la constitution d’une société sans pesticides avec les solutions alternatives aux pesticides qu’ils étudient. Le PPR-CPA a intégré ASIRPA Temps Réel (TR), une approche d’évaluation formative, pour soutenir les chercheurs dans ce processus. ASIRPA TR mobilise la sociologie de la traduction afin de mettre en évidence les chaînes de traduction tout au long du processus de génération des impacts sociétaux. En menant ma recherche au sein de l’équipe ASIPRA TR, j’ai comparé les visions des chercheurs sur l’éradication des pesticides avant leur participation à ASIRPA TR (T0) et un an après (T1). J’ai développé la notion de « traduction responsable » afin de décrire le processus que j’ai observé sur la façon dont les chercheurs passent de visions de solutions alternatives qu’ils étudient dans leurs projets à celles d’une société qui éradique les pesticides. Ce processus met en évidence le fait que les chercheurs doivent envisager les rôles et les responsabilités des acteurs dans des réseaux hétérogènes reconfigurés afin d’anticiper leur impact sur la société. Ma thèse contribue à la connaissance académique en démontrant les liens entre la responsabilisation des chercheurs et les processus de traduction, soutenus par l’évaluation formative. Je montre que les visions normatives de la responsabilité guident la recherche, mais qu’elles doivent être traduites pour fonctionner. Par conséquent, ces visions font partie du processus de traduction dans les contextes orientés vers une mission.

 

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